Sur le plan tant économique que social, l’Afrique se caractérise de transformations significatives. Pour cause, le secteur numérique et des TIC. Ces outils de bouleversements numériques socio-économiques en Afrique ne cessent d’évoluer d’autant plus que l’adoption rapide des nouvelles technologies révolutionnaires telles que l'IA s’accélère. À l’égard de ce tournant numérique et technologique, comment mobiliser toutes et tous afin de collaborer au service d’une transformation numérique en Afrique ? 

L’inclusion un requis pour la transformation numérique significative

Pour s’engager dans cette métamorphose à la fois numérique et technologique, l’inclusion est un requis majeur. L’inclusion de tous : Les enfants, les jeunes filles, les jeunes hommes, les experts et les expertes. L’accès universel et à une connectivité numérique significative est une pierre angulaire favorisant à cette inclusion. Or, selon un rapport de la banque mondial cette accessibilité dite universelle prend le contre-pied en Afrique ; un coup contre l’inclusion.  Avec plus de 190 millions de femmes ne bénéficiant pas des services Internet mobiles, l'Afrique subsaharienne présente l'un des plus grands écarts de genre au monde en matière d'utilisation d'Internet mobile. Une disparité numérique basé sur le genre qui se traduit à 37 %. Une disparité contre et autour de laquelle se mobilisent les expertes africaines en action dans le domaine des TIC ; Des femmes africaines, modèles de l’inclusion numérique.

Avis des expertes africaines

 

Amie Vashti Kollie

Selon Amie Vashti Kollie de l’Autorité des Télécommunications du Libéria, éliminer cette disparité entraîne par ricochet, une influence positive : « Combler cet écart encourage plus de filles à rejoindre les rangs des 30 % de femmes dans le monde plaidant pour l'inclusivité des sexes dans le domaine des TIC ». Un pas vers l’inclusion, vers la création des opportunités de développement technologique pour toutes et tous. 

Dr Emma Anna Otieno

Quels engagements pour combler cet écart ? À cette interrogation, Dr Emma Anna Otieno la directrice adjointe de l’Autorité de Communication du Kenya apporte une réponse d’obligation.  « Former les jeunes africaines dans le secteur numérique et des TIC n'est plus une option mais un devoir. D’autant mieux que nous sommes tous déterminés à leur accorder une indépendance économique grâce au numérique et à la technologie ».

Le raisonnement de cette experte kenyane s’exemplifie en Namibie par l’Autorité Nationale de Régulation des Communications de Namibie (ANRC). Afin de susciter l'intérêt pour les carrières dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques auprès des jeunes filles et jeunes femmes, ce régulateur namibien mène des campagnes dans les écoles et sur les réseaux sociaux. Aussi, en partenariat avec des centres technologiques et des établissements éducatifs, l’ANRC crée des programmes de mentorat et forme les jeunes filles et jeunes femmes aux compétences techniques de codage, de cybersécurité et de robotique. Ces initiatives de sensibilisation et formation par le biais de partenariat prépare la Namibie à un avenir plus numérique, plus technologique et sans doute plus inclusive.

Initiatives des Autorités Nationales de Régulation

Mirjam Mungungu-Mhanda

iPRIS renforce des capacités des Autorités Nationales de Régulation dans l’accès universel à une connectivité numérique significative et inclusive. Une mission de transformation numérique que partage les ANR en Afrique à travers leurs initiatives significatives et inclusives.

En Namibie, l’ANRC entend par transformation numérique inclusive l’élimination de toute barrière, qu'elle soit culturelle, éducative ou technologique, empêchant les jeunes filles et jeunes femmes d'accéder et de participer en toute sécurité à l'espace numérique et technologique. Pour franchir ces entraves, l’ANRC a lancé plusieurs initiatives, y compris des concours de rédaction pour les jeunes filles de la 9e à la 12e année scolaire. L’objectif de ces initiatives ? « Ce concours vise à inciter une réflexion autour de l'accès et de la sécurité numérique » répond Charley Ceneen Cloete de l’Autorité Nationale de Régulation des Communications de Namibie (ANRC).

Charley Ceneen Cloete

En République du Congo, deux success-stories de l’Agence de Régulation des Postes et des Communication Électroniques (ARPCE)mettent un coup de projecteur l’inclusion numérique au service d’une transformation numérique significative : Le programme Women Code et le projet YEKOLAB.

Women Code forme gratuitement les jeunes filles, en zones urbaines comme rurales, aux métiers du numérique. Selon les statistiques dont se charge Mme Josephe Ngoua la responsable de suivi et évaluation des Projets chez L’ARPCE, ces initiatives phares prennent un essor important : « Aujourd’hui, le programme Women Code a touché plus de 1 500 jeunes filles dans 8 départements du Congo. YEKOLAB ; un projet phare de l’inclusion de l’ARPCE est un centre d’excellence de formation dans le domaine de la robotique du numérique et des TIC pour les enfants, les jeunes garçons comme filles. Avec YEKOLAB, l’ARPCE a la vision de renforcement de l’éducation nationale dans le numérique et des TIC et surtout la préparation d’une génération aux capacités de s’adapter dans un monde en permanente mutation celui du numérique et des TIC ». Cette transformation selon cette experte congolaise, naît de l’inclusion : « SEUL on va plus vite, ENSEMBLE on va plus loin »

Mme Josephe Ngoua

Selon le rapport 2024 de l’Association GSM : une association internationale représentant les intérêts des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile, le pourcentage de femmes en Afrique subsaharienne utilisant Internet mobile est passé de 24 % en 2017 à 36 % en 2023. Des statistiques mettant en lumière l’inclusion au service de la transformation numérique significative. De quoi faire fêter toutes et tous !