Interview de  Madame Bernice Edande Otye, Sécrétaire permanente de l’Assemblée des Régulateurs de la Télécommunication d’ Afrique Centrale (ARTAC). Interview réalisé par Nancy Onyango.

Cet interview a été édité pour plus de clarté.

Nancy Onyango : Bonjour Madame, pouvez- vous vous présenter et nous dire votre rôle au sein de ARTAC, s’il vous plait ?

Madame Bernice : Je suis Madame Bernice, je suis la Secrétaire permanente de ARTAC, l’Assemblée des Régulateurs de la Télécommunication en Afrique Centrale.

Nancy Onyango : Parlez- nous un peu de l’organisation

Madame Bernice : L’ARTAC a été créée en 2004, et compte aujourdhui 7 membres qui sont les autorités de régulation nationales de 7 Etats membres de l’Afrique Centrale. Il s’agit de l’ART du Cameroon, de l’ARCEP du Gabon, du TCHAD, de la RCA, de l’ARPCE du Congo, l’ARPTC de la République Démocratique du Congo, ORTEL de la Guinée Equatoriale.

Nancy Onyango : Quel est le but et les moyens d’actions de ARTAC ?

Madame Bernice :

L’ARTAC a pour objectif de réduire la fracture numérique, d’accélérer l’intégration économique et sociale dans la sous-région, à travers la coopération et l’harmonisation des politiques règlementaires en matière des Technologies de l’Information et de la Communication. Pour atteindre ces objectifs l’ARTAC mène plusieurs activités. Elle se charge d’harmoniser ses politiques règlementaires ; elle se charge aussi du suivi et de la mise en œuvre des projets dans la sous-région. Elle se charge de définir un cadre de coordination du spectre des fréquences entre ses pays membres. Elle met un point d’honneur au renforcement des capacités de ses membres ainsi que des autres membres du secteur, à travers le partage d’expériences, l’organisation de séminaires et ateliers de formations. L’ARTAC a aujourd’hui 4 pôles de travail qui se chargent des questions de radio communication, des cadres juridiques et règlementaires, de la Fin-tech, de la cybersecurité et de la gouvernance. Actuellement nous avons un projet phare qui est en train d’être finalisé. Il s’agit de l’implémentation effective du « free roaming » entre les Etats de l’Afrique centrale. Nous avons commencé par les Etats membres de la CEMAC, et nous allons continuer ce projet avec tous les états membres.

Intégration  du marché africain des communications électroniques

Au-delà de la mise en place des structures législatives et réglementaires modernes pour ce qui concerne la fourniture des services de communications électroniques dans tous les Etats de la sous-région, l’ARTAC s’est donné plusieurs

objectifs :

Encourager la séparation des rôles entre pouvoirs politiques, autorités de réglementation et exploitants de licences/fournisseurs de service.

Encourager les projets de libération et concurrence, en vue de reformer les réseaux et d’améliorer l’efficacité des services de communications électroniques dans la sous-région.

Encourager l’élaboration des politiques visant à faciliter l’accès universel et la pénétration des communications électroniques dans les zones rurales et mal desservies de la sous-région.

Encourager le renforcement des ressources humaines et les capacités afin de remédier à la pénurie de main d’œuvre locale qualifiée.

Le "Catalogue d'interconnexion et d'accès 2023" de Togo Telecom n'est pas seulement un document technique ; il est le reflet des dynamiques des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) en Afrique. Dans un continent en pleine transformation numérique, les réglementations et les offres d'interconnexion jouent un rôle crucial. Cet article explore comment ce catalogue s'intègre dans le paysage TIC africain et l'impact des réglementations sur ce secteur en plein essor.

Objectif et Portée du Catalogue

Le catalogue de Togo Telecom vise à clarifier les offres et conditions de collaboration avec d'autres opérateurs, un besoin essentiel dans un environnement africain où la connectivité est en constante expansion. En fournissant des informations détaillées et transparentes, Togo Telecom promeut une coopération efficace, facilitant ainsi l'extension des services de communications électroniques au Togo et au-delà.

Services Offerts

Les services d'interconnexion sont au cœur de l'infrastructure TIC en Afrique, et Togo Telecom propose une gamme complète pour répondre à ces besoins :

Tarification

Une tarification claire et transparente est essentielle dans le contexte africain, où les coûts peuvent être une barrière à l'adoption des TIC. Les frais d'installation, les frais récurrents et les charges spécifiques sont clairement détaillés, permettant aux opérateurs de planifier et de budgétiser efficacement leurs investissements en interconnexion.

Conditions d'Accès

Les conditions d'accès aux services de Togo Telecom sont conçues pour une intégration sans heurts, reflétant les meilleures pratiques réglementaires. Les exigences techniques et les modalités contractuelles sont clairement définies, assurant une conformité avec les standards internationaux. Cet alignement avec les régulations renforce la confiance des partenaires et stimule l'innovation dans les TIC.

Parties Prenantes

Les principales parties prenantes incluent les opérateurs de communications électroniques et les autorités régulatrices. En Afrique, ces acteurs jouent un rôle crucial dans le développement des TIC. Le catalogue de Togo Telecom fournit les informations nécessaires pour une collaboration efficace, assurant que les régulations sont respectées et que les services sont fournis conformément aux normes établies.

Indicateurs de Performance

Les indicateurs de performance définis par Togo Telecom sont essentiels pour garantir la qualité et la fiabilité des services, des aspects critiques dans le contexte africain. Le taux de disponibilité et le temps de réparation sont des mesures clés pour assurer la continuité des services, tandis que la satisfaction client reflète l'engagement de Togo Telecom envers ses partenaires.

Illustrations et Exemples

Le catalogue inclut des schémas et des tableaux illustrant les options de service, les tarifs et les performances attendues. Ces illustrations sont particulièrement utiles dans un contexte africain où la visualisation des données facilite la compréhension et la prise de décision, renforçant la transparence et l'adoption des TIC.

Conclusion

Le "Catalogue d'interconnexion et d'accès 2023" de Togo Telecom est bien plus qu'un simple document technique ; c'est un outil stratégique pour le développement des TIC en Afrique. En offrant des informations détaillées et transparentes sur les services, les tarifs et les conditions d'accès, Togo Telecom soutient l'expansion des communications électroniques sur le continent. Les régulations jouent un rôle crucial en assurant la conformité et en stimulant l'innovation, permettant à l'Afrique de réaliser son potentiel numérique. Les parties prenantes sont encouragées à consulter ce document pour maximiser les opportunités offertes par Togo Telecom en 2023 et au-delà.

 

 

En 2023, le marché de la téléphonie mobile au Congo est dominé par deux principaux opérateurs : MTN et Airtel, suite à l'arrêt des activités d'Azur malgré la détention de sa licence. Ces deux acteurs desservent plus de 5,9 millions d'abonnés, principalement prépayés représentant 99,3% du marché (Rapport 2023 du Marché de la telephonie monile au congo …).Le rapport 2023 sur le marché de la téléphonie mobile au Congo offre une analyse détaillée de la performance du secteur au cours de l'année, avec un focus sur les indicateurs clés tels que le nombre d'abonnés, le trafic voix et SMS, les revenus générés, et les tarifs pondérés sortants. Il vise à éclairer les décisions stratégiques des opérateurs et des régulateurs, en tenant compte des évolutions réglementaires et des défis technologiques.

Tendances

Le taux de pénétration de la téléphonie mobile a atteint 102,7%, en légère hausse par rapport à l'année précédente, avec un revenu total de 136,071 milliards de F CFA en 2023, principalement généré par le trafic sortant.

Le marché a enregistré un trafic voix total de 6,586 milliards de minutes et un volume de SMS de 5,442 milliards de messages. Malgré une apparente saturation, le marché montre une croissance modeste mais stable du nombre d'abonnés, avec un taux de pénétration de 94,6 %.

Le secteur est en constante évolution pour répondre aux nouvelles réalités technologiques et économiques, avec l'ARPCE jouant un rôle crucial dans les évolutions réglementaires, telles que la révision des tarifs pour accroître la compétitivité du marché. Les défis technologiques incluent le déploiement des infrastructures de réseau, l'adoption de la 4G et la préparation pour la 5G, ainsi que la sécurisation contre les cyberattaques et la gestion du volume croissant des données.

MTN a dominé le marché avec 72,4% des revenus totaux, tandis qu'Airtel a représenté 27,6%. MTN a vu ses revenus augmenter de 7,5% en 2023, tandis qu'Airtel a connu une légère baisse de 0,4%.

Défis et perspectives

Pour 2024, les perspectives comprennent une croissance continue du nombre d'abonnés, des investissements dans les infrastructures pour étendre la couverture 4G et introduire la 5G, ainsi qu'une prévision de baisse des tarifs pour stimuler la consommation des services voix et données. L'innovation dans les offres de services, la diversification avec des services à valeur ajoutée, et la transparence dans les pratiques tarifaires sont essentielles pour soutenir un marché compétitif et durable. L'ARPCE continuera de jouer un rôle clé en surveillant le marché, en favorisant l'accès aux nouvelles technologies, et en assurant une concurrence saine et transparente.

Les régions en développement offrent un terrain fertile d'opportunités pour le développement de la téléphonie mobile. Avec une croissance démographique soutenue et une urbanisation croissante, ces régions représentent un marché expansif pour les services de télécommunication. L'extension des réseaux de téléphonie mobile peut jouer un rôle crucial dans la réduction de la fracture numérique en facilitant l'accès aux services de communication et d'information, même dans les zones rurales éloignées. Cela pourrait stimuler le développement économique en améliorant l'accès aux marchés, en soutenant l'entrepreneuriat local, et en renforçant l'accès à l'éducation et aux soins de santé. De plus, l'innovation technologique, comme l'introduction de la 4G et de la future 5G, pourrait transformer la connectivité en offrant des vitesses plus rapides et une capacité accrue pour le traitement des données.

Ces avancées ouvrent la voie à de nouveaux services à valeur ajoutée tels que le paiement mobile, les applications de santé, et les plateformes d'éducation à distance, répondant ainsi aux besoins diversifiés des populations locales. Enfin, les partenariats public-privé pour le développement des infrastructures joueront un rôle crucial en mobilisant les ressources nécessaires et en assurant un déploiement efficace des réseaux, contribuant ainsi à une croissance économique durable et inclusive dans les régions en développement.

 

Lomé, au TOGO, a accueilli le 21ème séminaire de Fratel, le réseau des régulateurs francophones des télécommunications, les 21 et 22 mai 2024. L'événement était organisé par le régulateur national togolais ARCEP-TOGO et le régulateur national congolais ARPCE, président en exercice de Fratel. Le séminaire a accueilli 18 membres de Fratel, dont ILR, le partenaire technique pour les cycles francophones d'iPRIS, SPIDER, et divers acteurs du secteur. Le thème du séminaire était « L'économie de la donnée et le paiement mobile : quels sont les enjeux de régulation techniques et économiques?

Avec l'accélération de la numérisation, l'accès et l'échange des données sont devenus cruciaux pour le développement économique et social. Il est essentiel de créer un environnement sécurisé pour encourager le partage et l'utilisation efficace des données, notamment par l'accès ouvert. Parallèlement, l'augmentation spectaculaire de la production de données a stimulé le développement des infrastructures de stockage et de traitement de données, en particulier via le cloud, à l'échelle mondiale.

Dans un monde où chaque clic, chaque transaction génère une avalanche de données, comprendre et réguler ce flux devient essentiel. Le séminaire a débuté par une présentation inspirante de Mme Cina Lawson, la dynamique ministre de l'économie numérique du Togo. Elle a captivé l'auditoire avec une vision convaincante de la transformation digitale du Togo, mettant en lumière des initiatives révolutionnaires qui établissent de nouvelles normes dans la région.

Cina Lawson, Ministre de l'Economie numérique, Togo. ©

Le séminaire a été structuré autour de trois panels principaux chacun abordant des aspects cruciaux de la régulation dans l'économie numérique.

Développement de l'économie des données

Le premier panel s'est concentré sur les enjeux liés au développement de l'économie de la donnée, un sujet essentiel dans notre ère numérique. L'économie de la donnée ou “data economy” fait référence à l'ensemble des activités économiques et des processus qui reposent sur l'exploitation des données. Elle englobe diverses pratiques, technologies et modèles d'affaires centrés sur la collecte, l'analyse, le partage et l'utilisation des données pour créer de la valeur.

Ce premier panel, présidé par Marc SAKALA, Directeur Général de l’ARPCE de la République du Congo, fut introduit par David Guitton, Avocat chez Jones Day.

Comme l’a astucieusement noté David Guitton, “L'économie de la donnée implique une valorisation de la donnée. C’est l’utilisation de la donnée qui détermine leur valeur”.

Il a mis l’accent sur l’importance pour l'État de fournir un cadre technique et légal régissant l'accès aux données et un cadre réglementaire permettant l’accès aux données entre acteurs (associations, labels, groupements…).

Mme Laure de la Raudiere, Présidente de l'ARCEP France, a mis l’accent sur l’importance pour l’Europe de faire en sorte que la transformation numérique profite aux citoyens et aux entreprises européennes.

Après avoir exploré les aspects fondamentaux de l'économie de la donnée, le séminaire a progressé vers le deuxième panel qui s'est penché sur un thème tout aussi crucial : “Quelles interventions publiques pour remédier aux potentielles défaillances du marché du stockage et de traitement de la donnée. “

Marché du stockage et de traitement des données : quelles politiques publiques?

” Le marché de stockage et de traitement de données fait référence à l'ensemble des services, technologies et solutions qui permettent aux entreprises et aux organisations de stocker, gérer et traiter leurs données de manière efficace et sécurisée. Il fut présidé par Luc TAPELLA, Président de l'ILR (Luxembourg). Dans son introduction de la session, Madame Rihab RABBAJ, Analyste chez Cullen International, a mis en lumière notamment les aspects fondamentaux et les défis liés aux services de cloud computing.

Parmi les intervenants, Daniel ANOUGBA, Chef de services “Partage d’infrastructure et accès” à RTCI Côte d’Ivoire, a mis l’accent sur les défaillances du marché du traitement des données, les initiatives prises et les perspectives d’avenir dans sa présentation.

Achille HUNYO, Ingénieur Superviseur de services et de productivité chez Ecobank, a fait une présentation sur les interventions publiques pour remédier aux potentielles défaillances du marché du stockage et du traitement de la donnée.

Jean Francis AHANDA, Directeur Général DATA CENTER services chez ST digital, a souligné : “Il est aujourd’hui acquis que la massification des données produites et leur circulation révolutionnent l’économie. À la fois actif stratégique, outil de décision, d’action et de production pour l’entreprise, la donnée est à l’origine de nouveaux processus décisionnels, de stratégies d’alliances inédites entre entreprises de secteurs distincts, tout autant qu’elle provoque de nouveaux affrontements entre acteurs économiques.” En savoir plus

Après avoir acquis une compréhension claire des défis et des interventions nécessaires dans le marché du stockage et du traitement de données, le séminaire a ensuite mis le cap sur un sujet d'actualité brûlante : les paiements mobiles.

Les paiements mobiles : Partage d'expériences

Ce troisième panel a été l'occasion d'échanger des expériences et des perspectives mettant en lumière comment cette technologie révolutionne les transactions financières et favorise l'inclusion économique. Les paiements mobiles font référence aux transactions financières effectuées à l'aide de dispositifs mobiles tels que les smartphones et les tablettes. Ils permettent aux utilisateurs d'acheter des biens et des services, de transférer de l'argent et de gérer leurs finances via des applications ou des services mobiles.

Guidé par le perspicace Vinyo CAPO, Directeur des marchés et de la réglementation des données à l'ARCEP TOGO, le troisième panel s'est plongé dans le monde en pleine évolution des paiements mobiles. Mawuli COUCHORO a ouvert la voie avec une introduction percutante mettant en lumière à la fois les immenses opportunités et les formidables défis que présente cette technologie.

Cela fut suivi par les interventions de :

Régis ONDO MORO, Directeur des Marchés à l’ARCEP GABON, qui a souligné :

Il est à noter que le Mobile Money permet une plus grande inclusion financière des populations par sa capacité à proposer des services financiers, notamment en zones rurales, permettant ainsi de réduire les inégalités.”

Madame Fatou Gueye, Adjointe au Directeur des Moyens et Systèmes de paiement à la BCEAO, a cité durant son exposé des exemples d'initiatives dans certains pays comme : offrir des accès gratuits à certains services essentiels (le cas en Afrique du Sud), promouvoir des offres de données à prix réduit pour les utilisateurs à faible revenu (cas de l’Inde), déployer des points d’accès wifi gratuits (cas du Kenya).

M. Sefa HUSUNUKPE, Directeur Mobile Money chez Togocom, a présenté de façon succincte un tableau de l'écosystème du paiement mobile au Togo. Selon lui, les offres disponibles sont encore insuffisantes à cause d’un certain nombre de défis à savoir : la préférence des usagers pour la liquidité, l'alphabétisation limitée et le faible niveau d’éducation financière, l’identification des usagers, la sécurité des usagers, le cloisonnement de l'écosystème.

Achille Tefong VAUMI, Responsable de l’Engagement Marché Programme Mobile Money Afrique Francophone à la GSMA, a fait une présentation sur le Mobile money, son aperçu global avec des chiffres étayant sa croissance globale en Afrique et la position de la GSMA par rapport à l'interopérabilité dans le Mobile money. L'interopérabilité dans le domaine du mobile money désigne la capacité de différents systèmes de paiement mobile et réseaux financiers de fonctionner ensemble de manière transparente. Cela permet aux utilisateurs de transférer des fonds, d'effectuer des paiements et de recevoir de l'argent entre différentes plateformes de mobile money, banques et autres services financiers.

En conclusion, le séminaire du Fratel à Lomé n'a pas seulement été une plateforme d'échanges intellectuels mais aussi une occasion pour SPIDER et l’ILR d’échanger avec les régulateurs qui participeront au premier cycle francophone d'iPRIS, qui débutera par une formation au Luxembourg en septembre prochain.

En plus des panels de haut niveau, les participants ont visité le siège de l'ARCEP Togo et ont été impressionnés par leur capacité de collecte et d'analyse des données ainsi que par la disponibilité des données pour le grand public. La culture togolaise a elle aussi été au rendez-vous.

Fratel, réseau francophone de la régulation des télécommunications créé en 2003, a pour objectif de contribuer aux efforts de formation et de collaboration entre ses membres. En 2024, la présidence de Fratel est assurée par l'ARPCE Congo, et en 2025 elle le sera par l'ARCEP Gabon.

 

 

Accueillie par la Communications Authority of Kenya (CA), la 29e assemblée annuelle et le congrès extraordinaire ont offert une plateforme unique aux membres et aux parties prenantes des organisations de communication d'Afrique de l'Est (EACO) pour interagir, travailler en réseau, échanger des expériences et partager des idées sous le thème "Promouvoir la transformation numérique dans la région de l'EAC". Les délégués à l'événement comprenaient des décideurs politiques, des législateurs, des régulateurs, des opérateurs/fournisseurs de services du secteur des TIC, des universitaires et des consommateurs de TIC de toute la région de l'Afrique de l'Est.

Séance d'ouverture

Dans son discours d'ouverture, Eliud Owalo, secrétaire d'État à l'information, à la communication et à l'économie numérique au sein du gouvernement kényan, a présenté des études de cas pertinentes sur les succès remportés par le Kenya dans l'avancement de l'écosystème des TIC. Il a cité les investissements réalisés dans le développement des infrastructures qui ont permis la mise en place de plus de 2 000 points d'accès Wi-Fi publics, ce qui a renforcé l'accès abordable à l'internet mobile. Il a ajouté que ces mesures visaient à créer des espaces commerciaux numériques et à stimuler la connectivité pour les commerçants et les entrepreneurs, en particulier les jeunes et les femmes, afin qu'ils puissent trouver un emploi à part entière dans l'écosystème numérique. Il a également souligné la numérisation réussie d'au moins 80 % (17 017) des services publics.

Owalo a félicité l'Organisation des communications de l'Afrique de l'Est (OCAE) pour ses efforts incroyables en faveur de l'harmonisation des régimes juridiques et réglementaires dans la région, affirmant qu'ils sont essentiels à la réalisation de la transformation numérique et à la mise en place d'une approche unifiée pour tirer pleinement parti de l'économie numérique de la région.

Il a ajouté que le succès de la zone du réseau unique faciliterait l'augmentation des interactions et du commerce électronique dans la région. Dans le même temps, il a appelé à la poursuite de la collaboration dans des domaines tels que la cybersécurité, l'enregistrement des cartes SIM, la normalisation des équipements et des services TIC dans la région, les déchets électroniques et les TIC vertes, qui restent essentiels pour catalyser la réalisation de nos objectifs en matière de transformation numérique.

S'adressant à la session, le directeur général de la Communications Authority of Kenya (CA), David Mugonyi, a noté qu'en mars 20024, le pays comptait 132 % de pénétration mobile, 51,2 millions d'abonnés à l'internet et 38,6 millions d'utilisateurs d'argent mobile. Le taux de pénétration des smartphones s'élevait à 67 %, alors même que l'autorité s'efforce de maintenir des frais d'accès moyens pour des services tels que la téléphonie mobile, les données et l'internet à un niveau abordable pour tous.

Il a ajouté que le régulateur s'était engagé à assurer une couverture de 100 % de la population en 3G et 4G au Kenya. Le déploiement de la technologie 5G offrira de nouvelles opportunités à tous les secteurs de l'économie. Mugonyi a déclaré que l'Autorité des communications avait mis en place un bac à sable réglementaire pour permettre l'utilisation contrôlée des innovations émergentes et l'essai de nouvelles idées avant leur déploiement sur le marché.

L'EACO a profité de la session d'ouverture pour dévoiler le rapport régional 2023 de l'EACO sur le secteur des communications.  Ally Simba, secrétaire exécutif de l'EACO, a déclaré que l'étendue de la couverture de la connectivité mobile de base a été influencée par des facteurs tels que l'infrastructure, l'investissement et les environnements réglementaires.

Selon le rapport, la région a été témoin de progrès remarquables dans la couverture du réseau, d'une augmentation des abonnements à la téléphonie mobile et à l'internet, et d'une croissance notable des services d'argent mobile. Le trafic internet est de 54 %, le taux de pénétration de la population est de 92 % en moyenne pour la 2G, de 78 % pour la 3G, et de 62 % en moyenne pour la 4G. Le taux de pénétration des abonnements à l'internet mobile est de 61 %, avec 122,3 millions d'abonnés.

Ces progrès ont été influencés par les infrastructures, les investissements et les environnements réglementaires et ont été essentiels pour stimuler la croissance socio-économique, favoriser l'inclusion numérique et améliorer la connectivité dans toute l'Afrique de l'Est.

Session 1 : Table ronde de haut niveau sur le rôle des TIC dans la promotion de la transformation numérique dans la région de l'Afrique de l'Est

Bengt G Mölleryd- Analyste senior, Programme suédois pour les TIC dans les régions en développement SPIDER

Bengt Molleryd de SPIDER (Programme suédois pour les TIC dans les régions en développement) a fait une présentation d'ouverture convaincante intitulée "Les étapes vers la transformation numérique dans la région de l'Afrique de l'Est". Il a souligné le rôle essentiel des cadres politiques et réglementaires dans la conduite de la transformation numérique et le positionnement de la région face à la concurrence mondiale.

Dans sa présentation, il a partagé quelques idées clés qui sont essentielles pour que la région atteigne les normes mondiales en matière de régulation et de développement des capacités techniques. Il a présenté une feuille de route pour promouvoir la transformation numérique en Afrique de l'Est grâce à des réformes stratégiques en matière de politique et de régulation. En s'attaquant aux infrastructures, à l'accessibilité financière, à l'alphabétisation et à la coopération régionale, la région peut libérer son potentiel numérique et être compétitive au niveau mondial.

Voici un résumé des analyses de Bengt :

D'autres représentants des régulateurs du secteur des communications électroniques de la région se sont engagés dans une discussion de groupe perspicace soulignant les énormes gains de leurs pays respectifs dans le développement de leurs secteurs des TIC et des communications électroniques. Ils ont également mis en lumière les obstacles qui continuent d'entraver le développement et l'exploitation plus complets du secteur, à l'instar de ceux des économies plus avancées.

Malgré les défis auxquels le secteur régional des TIC est confronté, les délégués sont convaincus que la région est sur la bonne voie et que, grâce au soutien d'autres partenaires tels que SPIDER par le biais de son programme de renforcement des capacités, iPRIS (ICT Policy & Regulation - Institutional Strengthening), l'Afrique de l'Est est prête à se hisser sur la scène mondiale et à rivaliser efficacement en fournissant l'environnement technique et réglementaire nécessaire pour combler le fossé numérique et libérer le potentiel inexploité d'innovations et d'investissements dans le secteur des TIC.

Les représentants des autorités de régulation nationales (ARN) de la région de l'Afrique de l'Est se sont engagés dans une conversation approfondie sur le sujet lors d'un long débat d'experts qui a disséqué le paysage des TIC de la région d'un point de vue à la fois technique et réglementaire. Les panélistes étaient les suivants :

Ils ont été rejoints par William Baraza, directeur de l'Institut africain des communications électroniques de niveau avancé (AFRALTI), qui a animé la session.

Bridget Linzie - Secrétaire exécutive de l'Association des régulateurs des communications d'Afrique australe (CRASA)

Commentant l'harmonisation des instruments régionaux de numérisation dans la région de l'Afrique australe, Bridget Linzie a déclaré : "L'approche de la CRASA en ce qui concerne la transformation numérique est de s'assurer que nous apportons à notre peuple, à nos citoyens, la connectivité numérique ainsi que les services et les applications qui feront avancer nos différents secteurs économiques là où nos gouvernements veulent qu'ils soient. Cette stratégie de transformation numérique s'est déjà penchée sur les objectifs stratégiques de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) à l'horizon 2030. Et nous avons également veillé à ce que nous regardions même après la stratégie continentale et l'Union africaine et que nous intégrions l'agenda continental dans la stratégie de transformation numérique pour la SADC et en tant que régulateurs."

En ce qui concerne la réalisation de l'accès universel dans la région de l'Afrique de l'Est, Mme Angela Wamola a déclaré : "Pour s'assurer que les populations non desservies et mal desservies sont couvertes, les régulateurs et les opérateurs doivent prendre des initiatives délibérées pour s'assurer que nous réalisons cette transformation numérique totale. Nous avons donc la possibilité de nous considérer comme des partenaires et de travailler ensemble pour faire avancer notre agenda de transformation numérique."

Les autres domaines saillants sur lesquels les panélistes ont pivoté et qui sont au cœur du secteur des TIC de la région comprennent l'harmonisation régionale des politiques et des régulations, le développement des infrastructures, le caractère abordable et l'accessibilité des services TIC, la culture numérique de la population, la coopération régionale et les meilleures pratiques mondiales.

Session 2 : Le rôle des TIC dans la promotion du commerce électronique dans les services postaux et de messagerie

Cette session a réuni des intervenants tels que Joan Toroitich, directeur général des services de paiement à la Postal Corporation of Kenya, Molefe Mathibe, directeur général de JMAT Business Advisory Services, et Sifundo Chief Moyo, secrétaire général de l'Union panafricaine des postes (UPAP).

Sifundo Chief Moyo - Secrétaire général de l'Union panafricaine des postes (UPAP)

Les représentants du secteur de la région ont discuté des progrès réalisés et des défis rencontrés, en particulier dans un paysage technologique en évolution rapide.

Les discussions ont mis en évidence les progrès significatifs dans la révolution des services postaux et les défis rencontrés dans un paysage technologique en évolution rapide. Ils ont également mis en lumière les cadres politiques et réglementaires existants pour tirer parti des technologies numériques afin d'améliorer la prestation de services face à un paysage technologique en évolution rapide.

Points forts de la session

L'atelier a reconnu les progrès réalisés dans l'intégration des TIC dans les services postaux et de courrier, ce qui a permis d'améliorer l'efficacité et la satisfaction des clients. Les plateformes numériques ont rationalisé les opérations, permettant un suivi et une livraison des colis plus rapides et plus fiables. Parmi les réussites notables, on peut citer l'adoption d'applications mobiles et de portails en ligne par plusieurs services postaux d'Afrique de l'Est, qui ont facilité l'accès aux services pour les clients.

L'atelier a reconnu l'impact transformateur des paiements mobiles sur le commerce électronique dans la région. Des services tels que M-Pesa au Kenya et MTN Mobile Money en Ouganda ont révolutionné les systèmes de paiement, rendant les transactions plus accessibles et plus sûres pour les consommateurs et les entreprises.

Malgré ces progrès et l'évolution rapide de la technologie, le secteur est confronté à des défis importants, principalement en raison des déficits d'infrastructure, en particulier dans les zones rurales. L'absence de connectivité internet fiable et la médiocrité des réseaux routiers entravent l'efficacité de la prestation de services dans les régions reculées. Pour rester en phase avec les dernières innovations numériques, il est nécessaire d'investir massivement dans les infrastructures et d'assurer une formation continue de la main-d'œuvre.

Les cadres politiques et réglementaires existants constituent un autre obstacle, car ils sont souvent dépassés et ne répondent pas de manière adéquate aux besoins de l'économie numérique moderne. Il est urgent que les décideurs politiques élaborent et mettent en œuvre des régulateurs qui soutiennent l'innovation technologique et garantissent des conditions de concurrence équitables à tous les acteurs du marché.

Les défis réglementaires comprennent également la protection des consommateurs dans l'espace numérique, la lutte contre la cybercriminalité et la promotion d'un environnement de marché concurrentiel. Les participants ont appelé à des approches réglementaires plus dynamiques et plus réactives pour suivre le rythme des avancées technologiques.

Les délégués attentifs lors de la 29e assemblée annuelle et du congrès extraordinaire de l'EACO.

Un thème récurrent a été la nécessité d'harmoniser les politiques dans toute l'Afrique de l'Est pour faciliter le commerce électronique transfrontalier. Des régulateurs unifiés permettraient de rationaliser les opérations, de réduire la complexité et les coûts associés aux transactions transfrontalières et de renforcer la collaboration entre les pays, créant ainsi un marché régional plus intégré et plus compétitif à l'échelle mondiale.

La fracture numérique entre les zones urbaines et rurales reste un point sensible. Les régions rurales manquent souvent de l'infrastructure nécessaire pour soutenir les solutions TIC avancées, ce qui entrave la prestation de services postaux et de courrier efficaces dans ces zones.

L'importance du renforcement des capacités a été soulignée, les discussions se concentrant sur la nécessité de programmes de formation continue pour le personnel des services postaux et de messagerie. Il est essentiel de doter le personnel de compétences numériques pour gérer efficacement les outils et les plates-formes TIC.

En conclusion, alors que la région a fait des progrès significatifs dans le développement et le déploiement des technologies de communications électroniques, il reste encore du chemin à parcourir dans les réformes des politiques et des régulateurs pour faciliter l'harmonisation et la coopération. La région se trouve à un moment charnière de son parcours vers l'amélioration de l'accès et de l'accessibilité financière afin de libérer son potentiel d'économie numérique et de participer plus pleinement à l'arène mondiale.

Dans ce contexte, iPRIS continue de donner aux régulateurs des communications électroniques d'Afrique subsaharienne les moyens de renforcer leur capacité à façonner et à mettre en œuvre des cadres réglementaires dans le secteur des communications électroniques.

L'assemblée, qui a duré une semaine, a également été marquée par un programme chargé, comprenant une journée entière de réunions de comités et de groupes de travail tels que le comité des affaires juridiques et constitutionnelles (LCAC), le comité des finances, de l'audit et de la gestion des risques (FARMC), l'harmonisation des indicateurs du secteur des communications de l'EACO et le développement de l'infrastructure des TIC, la connectivité, le partage et l'inclusion numérique, parmi d'autres.

L'EACO a adopté une nouvelle constitution afin de remplir efficacement son mandat lors de la réunion extraordinaire de Nairobi. L'EACO a également admis l'ARPTC de la RDC et la NCA de la Somalie en tant que nouveaux membres et observateurs, respectivement.

 

 

Les lignes directrices en matière de cybersécurité vont s'appliquer à tous les opérateurs de télécoms en Maurice. Ils sont un résultat tangible d'iPRIS puisqu'elles ont été développées dans le cadre de la participation d'ICTA à iPRIS. Ces lignes directrices permettront non seulement de renforcer la sécurité et la résilience des infrastructures nationales, mais aussi d'améliorer la gestion des risques de sécurité au sein de leurs chaînes d'approvisionnement, y compris les fournisseurs tiers. L'ICTA a conçu ces lignes directrices comme des outils d'auto-évaluation permettant aux opérateurs d'évaluer de manière critique et d'améliorer leur préparation en matière de cybersécurité. Les lignes directrices sont disponibles ici.

Trois représentants de l'ICTA, M. Trilok Dabeesing, Directeur des Technologies de l'Information, Mme Priya Chutoorgoon, Juriste, et M. Pralash Nahullah, Ingénieur, Responsable des Licences, participent actuellement à la deuxième cohorte iPRIS (2024A).  Dans ce cadre, en mai 2024, ils ont participé à une session intensive d'apprentissage entre pairs de plus de deux semaines à Stockholm, en Suède. Le partage des meilleures pratiques entre homologues africains et européens a considérablement inspiré les efforts de l'ICTA pour renforcer les mesures de cybersécurité. Les autres pays participant à la cohort 2024A sont l'Afrique du Sud, la Gambie, le Lesotho, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie.

Renforcer le cadre de sécurité des TIC à Maurice

Ces nouvelles lignes directrices représentent une étape cruciale dans le renforcement du cadre de sécurité de l'infrastructure des télécommunications de l'île Maurice. Elles reflètent l'engagement du pays à rester à l'avant-garde des cybermenaces en constante évolution et à garantir une connectivité numérique résiliente.

"À Maurice, les entreprises de télécommunications ont traditionnellement autorégulé leurs normes de sécurité. Toutefois, face à l'escalade rapide des cybermenaces inhérentes aux réseaux IP, il est nécessaire d'obliger les fournisseurs de services de télécommunications à mieux gérer les risques de sécurité. Ces lignes directrices permettront non seulement de renforcer la sécurité et la résilience des infrastructures nationales, mais aussi d'améliorer la gestion des risques de sécurité au sein de leurs chaînes d'approvisionnement, y compris chez les fournisseurs tiers", a déclaré M. Trilok Dabeesing, directeur des technologies de l'information à l'ICTA.

L'autorité utilisera ces lignes directrices comme référence pour publier de prochains régulateurs à l'intention de tous les opérateurs de télécommunications. Ces régulateurs seront publiés au moins six mois après la date de publication des présentes lignes directrices et seront regroupés dans les catégories suivantes :

"Le déploiement actuel de la 5G nécessite un cadre réglementaire solide en matière de sécurité en raison de sa nature virtuelle et pilotée par logiciel.  Dans un premier temps, sur la base de ces lignes directrices et des régulateurs à venir, la première directive qui sera publiée par l'Autorité les étendra à d'autres titulaires de licences", M. Trilok Dabeesing, directeur des technologies de l'information à l'ICTA.

Les lignes directrices sont basées sur 29 objectifs de sécurité alignés sur les travaux de l'Agence de l'Union européenne pour la cybersécurité (ENISA). Ces objectifs décrivent les mesures de sécurité et les preuves de leur mise en œuvre. En mettant en œuvre ces lignes directrices et les régulateurs à venir, Maurice vise à renforcer la sécurité et la résilience de son infrastructure de télécommunications à l'ère de la 5G.

À propos d'iPRIS

ICT Policy & Regulation - Institutional Strengthening (iPRIS) contribue à réduire la fracture numérique en renforçant les capacités des organismes régulateurs des communications électroniques en Afrique. Avec la participation de 43 pays d'Afrique, l'iPRIS vise à améliorer la connectivité numérique pour tous et à favoriser la prospérité sociale et économique grâce aux TIC.

L'iPRIS assure le renforcement des capacités entre pairs pour les autorités nationales de régulation et les organisations de régulation régionales africaines. Il découle de la reconnaissance de l'importance des politiques et de la régulation des TIC dans la promotion de l'inclusion numérique, de l'accès équitable à l'internet, de la protection des droits des consommateurs et de la sauvegarde des données personnelles.

Le projet iPRIS est mis en œuvre par SPIDER (le programme suédois pour les TIC dans les régions en développement), l'Autorité suédoise des postes et des communications électroniques (PTS) et l'Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR). SPIDER coordonne le projet et offre son expertise dans le secteur du développement numérique international et dans le domaine de la diversité, de l'équité et de l'inclusion (DEI). PTS est responsable du contenu et de la politique de régulation pour le projet. ILR apporte son expertise en matière de régulation et de politique européenne pour les pays francophones.

iPRIS est financé par l'Union européenne, la Suède et le Luxembourg dans le cadre de l'initiative Team Europe "D4D pour l'économie et la société numériques en Afrique subsaharienne" (Code : 001).

Pour plus d'informations, veuillez contacter

Mme Edna Soomre

Chef de projet iPRIS

ipris@spidercenter.org

 

 

Interview de  Madame Bernice Edande Otye, Sécrétaire permanente de l’Assemblée des Régulateurs de la Télécommunication d’ Afrique Centrale (ARTAC). Interview réalisé par Nancy Onyango.

Cet interview a été édité pour plus de clarté.

Nancy Onyango : Bonjour Madame, pouvez vous vous présentez s’il vous plait ?

Madame Bernice : Je suis Madame Bernice, je suis la Sécrétaire permanente de ARTAC, l’Assemblée des Régulateurs de la Télécommunication en Afrique Centrale.

Nancy Onyango : Parlez nous un peu de l’organisation

Madame Bernice : L’ARTAC a été créée en 2004, et compte aujourdhui 7 membres qui sont les autorités de régulation nationales de 7 Etats membres de l’Afrique Centrale.Il s’agit de l’ART du Cameroon, de l’ARCEP du Gabon, du TCHAD, de la RCA, de l’ARPCE du Congo, l’ARPTC de la République Démocratique du Congo, ORTEL de la Guinée Equatoriale.

Nancy Onyango : Quel est le but et les moyens d’actions de ARTAC ?

Madame Bernice : L’ARTAC a pour objectif de réduire la fracture numérique, d’accélérer l’intégration économique et sociale dans la sous-région, à travers la coopération et l’harmonisation des politiques règlementaires en matière des Technologies de l’Information et de la Communication. Pour atteindre ces objectifs l’ARTAC mène plusieurs activités. Elle se charge d’harmoniser ses politiques règlementaires ; elle se charge aussi du suivi et de la mise en œuvre des projets dans la sous région. Elle se charge de définir un cadre de coordination du spectre des fréquences entre ses pays membres. Elle met un point d’honneur au renforcement des capacités de ses membres ainsi que des autres membres du secteur, à travers le partage d’expériences, l’organisation de séminaires et ateliers de formations. L’ARTAC a aujourd’hui 4 pôles de travail qui se chargent des questions de radio communication, des cadres juridiques et règlementaires, de la Fin-tech, de la cybersecurité et de la gouvernance. Actuellement nous avons un projet phare qui est en train d’être finalisé. Il s’agit de l’implémentation effective du « free roaming » entre les Etats de l’Afrique centrale. Nous avons commencé par les Etats membres de la CEMAC, et nous allons continuer ce projet avec tous les états acteurs.

Aperçu du webinaire sur les infrastructures de données durables

Le 19 juin 2024, l'Initiative pour la gouvernance des données en Afrique a organisé un webinaire de renforcement des capacités en ligne sur les infrastructures de données durables en collaboration avec la GIZ, EstDev et Smart Africa. Ce webinaire a souligné la nécessité de cadres solides de gouvernance des données, de l'engagement des parties prenantes et de considérations techniques telles que les normes de données, l'interopérabilité et les architectures évolutives qui peuvent s'adapter à l'évolution des technologies. Il a également abordé l'impact environnemental des infrastructures de données, en promouvant des technologies économes en énergie et des pratiques responsables de gestion des données.

Panélistes:

Points clés du webinaire :

Impact économique et social des données

Les données sont un atout vital doté d'un potentiel de transformation dans divers secteurs, contribuant à la croissance économique et à l'amélioration de la qualité de vie. Elles peuvent favoriser l'inclusion et la durabilité dans les industries. Selon le Dr Ott Velsberg, "les centres de données représentent aujourd'hui, à l'échelle mondiale, entre 5 et 9 % de la consommation d'électricité. Dans les pays où les opérations sont menées à grande échelle, la consommation d'électricité peut atteindre plus de 10 % par an." Une gestion efficace du cycle de vie des données ne se limite pas à la suppression des vieux fichiers. Elle implique la mise en œuvre de processus d'archivage intelligents avec des technologies de stockage à plusieurs niveaux telles que les bibliothèques de bandes et le stockage d'objets pour le vieillissement des données plus froides. L'automatisation permet d'effacer définitivement les données périmées sans encombrer le coûteux espace de stockage sur disque.

Promouvoir les "TIC vertes"

Les centres de données sont de grands consommateurs d'énergie, souvent négligés en tant que pollueurs de l'environnement. Les grands centres de données peuvent utiliser entre 1 et 5 millions de gallons d'eau par jour, ce qui est comparable à la consommation de villes de 10 000 à 50 000 habitants. L'industrie technologique doit adopter des pratiques "TIC vertes", notamment du matériel à haut rendement énergétique et des sources d'énergie renouvelables, afin de réduire l'empreinte écologique.

Le webinaire a examiné la demande croissante de stockage et de traitement des données, qui suscite des préoccupations environnementales. Les centres de données consomment d'importantes quantités d'électricité, la consommation mondiale se situant entre 5 et 9 % et pouvant dépasser 10 % dans certains pays. Cette prise de conscience devrait inciter l'industrie technologique à adopter des pratiques et des technologies "TIC vertes" conçues pour minimiser l'empreinte environnementale de notre insatiable appétit numérique. Osman Issah a souligné qu'il s'agissait là d'une priorité essentielle : "Nous devons intégrer des pratiques TIC vertes, en mettant en œuvre des technologies et des pratiques d'efficacité énergétique pour réduire l'impact environnemental des centres de données."

La nécessité d'une collaboration

Les panélistes ont souligné la nécessité de mettre en place des cadres solides de gouvernance des données, d'impliquer les parties prenantes et de trouver des solutions techniques telles que des normes de données, l'interopérabilité et des architectures évolutives. Une gestion efficace des données implique des politiques d'archivage, de suppression et de stockage hiérarchisé pour réduire la consommation d'énergie. L'engagement de toutes les parties prenantes, y compris les communautés marginalisées, est essentiel à la mise en place d'infrastructures de données durables. Selon Bitange Ndemo, "nous devons disposer de normes de données, de protocoles et de cadres d'interopérabilité communs, en particulier en Afrique, afin de permettre l'intégration et l'harmonisation des données entre les différentes sources et les différents domaines".

Le rôle des données pour renforcer la qualité de vie

Les politiques et les incitations gouvernementales, la modélisation analytique universitaire et l'implication de la communauté sont essentielles pour une véritable durabilité. Dans le monde actuel, dominé par la technologie, les données s'imposent comme un atout crucial doté d'un pouvoir révolutionnaire dans de nombreux domaines de l'économie. Les données renforcent la qualité de vie en favorisant la croissance économique et en ayant une influence intersectorielle. Elles ont le potentiel de révolutionner les industries de manière à promouvoir l'inclusion et la durabilité.

Importance multifacette des infrastructures de données durables

Le webinaire sur les infrastructures de données durables a souligné l'importance multifacette des infrastructures de données durables. Des cadres de gouvernance des données robustes, l'engagement des parties prenantes et des considérations techniques avancées sont essentiels face à l'évolution rapide des technologies. Le webinaire a mis en avant l'impact économique et social des données, en soulignant leur potentiel transformateur à travers les secteurs et leur rôle dans la promotion de l'inclusivité et de la durabilité.

Les données sont un atout révolutionnaire avec le potentiel d'améliorer significativement la qualité de vie. Grâce à une gouvernance efficace, des solutions techniques innovantes et des efforts concertés en faveur de la durabilité, les données peuvent stimuler la croissance économique et contribuer à un avenir plus inclusif et durable.

 

 

 

 

Le sommet mondial 2024 AI for Good, qui s'est tenu à Genève les 30 et 31 mai, a mis l'accent sur le rôle de l'IA pour relever les défis mondiaux et faire progresser les objectifs de développement durable (ODD).

Le sommet mondial AI for Good est la principale plateforme des Nations unies orientée vers l'action qui promeut l'IA pour faire progresser la santé, le climat, le genre, la prospérité inclusive, l'infrastructure durable et d'autres priorités de développement mondial. AI for Good est organisé par l'Union internationale des télécommunications (UIT) - l'agence spécialisée des Nations unies pour les technologies de l'information et de la communication - en partenariat avec 40 agences sœurs des Nations unies et en collaboration avec le gouvernement suisse.

 

Le sommet a mis l'accent sur les préoccupations et les espoirs de la communauté mondiale concernant l'IA d'ici à 2030, en particulier en ce qui concerne l'accent mis sur la maximisation des profits et le contrôle social. Il visait à exploiter le potentiel de l'IA pour un changement positif grâce à des efforts de collaboration et à l'engagement des parties prenantes.

Principaux panels et discussions

Remarques préliminaires de Doreen Bogdan-Martin

Doreen Bogdan-Martin, secrétaire générale de l'UIT, a mis l'accent sur la fracture numérique et sur le potentiel de l'IA à favoriser des avancées sûres, inclusives et durables. La secrétaire générale de l'UIT, Doreen Bogdan-Martin, a souligné l'importance d'une gouvernance inclusive et sûre de l'IA, en insistant sur la nécessité de combler le fossé numérique avec 2,6 milliards de personnes toujours hors ligne. Et il n'est pas possible de le remettre en place. Mais je pense qu'il y a de l'espoir. Vous avez envoyé un message fort au monde : l'avenir de l'IA n'est pas encore écrit. Et alors que nous nous tournons vers 2030 et les étapes importantes, comme le sommet du futur en septembre et l'examen du SMSI + 20 l'année prochaine, je pense que c'est maintenant qu'il faut agir. C'est maintenant que nous devons redoubler d'efforts. Redoublons d'efforts. Faisons-en sorte que l'innovation en matière d'IA soit inclusive. Construisons des systèmes d'IA sûrs et fiables. Et développons les solutions d'IA afin de sauver les objectifs du Millénaire pour le développement".

L'avenir de l'IA par Azeem Azhar

Azeem Azhar, fondateur d'Exponential View, a analysé la double nature de l'IA, à savoir une aubaine technologique et un défi sociétal, avec des applications dans les domaines de l'éducation, des données géospatiales et du traitement des langues. "En Tanzanie, une société d'énergie a utilisé les données d'Atlas AI pour identifier 75 000 ménages qui pourraient bénéficier de l'électricité solaire."

Tristan Harris, cofondateur et directeur exécutif du Center for Humane Technology, a souligné les risques et les lacunes en matière de gouvernance dans le développement de l'IA. "Il y a un écart de mille contre une entre les ressources collectives consacrées à l'augmentation des capacités de l'IA et celles consacrées à l'augmentation de la sécurité."

 

Action pour le climat, économie et IA

Anna Koivuniemi, responsable de Google DeepMind Impact Accelerator, a évoqué le rôle de l'IA dans la surveillance des phénomènes météorologiques, l'optimisation des réseaux électriques et le développement de systèmes biologiques pour lutter contre le changement climatique. "Il y a des cas beaucoup plus importants d'événements météorologiques extrêmes comme les inondations ou les incendies de forêt qui sont aujourd'hui une réalité ; mieux les prédire pourrait sauver des vies."

Gita Gopinath, premier directeur général adjoint du FMI, a évoqué les risques potentiels de l'IA sur les marchés du travail, les marchés financiers et les chaînes d'approvisionnement, en particulier en période de ralentissement économique. "Les entreprises ont tendance à remplacer les humains par l'automatisation en période de ralentissement, ce qui entraîne des pertes d'emplois. L'IA pourrait accélérer cette tendance.

L'IA générative et l'accessibilité

Hao Li, PDG et cofondateur de Pinscreen, a évoqué le potentiel de transformation et les considérations éthiques de l'IA générative. "En collaboration avec le Forum économique mondial, nous avons développé la première technologie d'imitation profonde en temps réel pour montrer qu'il est possible d'avoir des conversations en direct avec une pseudo- personne."

Chieko Asakawa, membre d'IBM, a parlé de la façon dont la technologie de l'IA permet aux personnes handicapées de se prendre en charge, par exemple avec la valise d'IA pour les malvoyants.

Combler le fossé de l'IA

Hakim Hacid, chercheur en chef par intérim à l'Institut de l'innovation technologique (TII), a évoqué le besoin crucial de démocratiser l'IA et de combler le "fossé de l'IA" entre les nations et les institutions. "Les personnes qui peuvent accéder à l'IA et l'utiliser se trouvent à un endroit précis du globe, généralement dans l'hémisphère nord.

En conclusion, le sommet mondial 2024 AI for Good a souligné l'immense potentiel de l'IA pour susciter des changements positifs dans divers secteurs, tout en mettant en évidence la nécessité de cadres de gouvernance inclusifs, éthiques et durables. L'événement a favorisé des discussions significatives et des efforts de collaboration pour façonner un avenir basé sur l'IA qui profite à l'ensemble de l'humanité.

 

 

 

 

Le rapport régional 2023 de l'EACO sur le secteur des communications a été lancé le 24 juin 2024 lors des 29e assemblées annuelles et du congrès extraordinaire de l'EACO à Nairobi, au Kenya. Ce rapport de 17 pages consolide les données analysées par le secrétariat de l'Organisation des communications de l'Afrique de l'Est (EACO) en utilisant les données de la banque de données de l'EACO. Les indicateurs sont alignés sur ceux de l'UIT, ce qui garantit la cohérence et la fiabilité des données.

Dans l'avant-propos du rapport, le Dr Ally Simba, secrétaire exécutif de l'EACO, explique : "Notre région a été témoin de progrès remarquables dans la couverture des réseaux, d'une augmentation des abonnements aux services mobiles et à l'internet, et d'une croissance notable des services de monnaie mobile. Ces évolutions ont stimulé la croissance socio-économique, favorisé l'inclusion numérique et amélioré la connectivité dans toute l'Afrique de l'Est."

Voici quelques points essentiels du rapport :

Statistiques des télécommunications de la CAE en 2023

Couverture du réseau

Couverture 2G : La couverture 2G est restée stable dans la région, avec une moyenne régionale de 92 %. Des pays comme le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda maintiennent une couverture élevée, ce qui garantit que les services de communication de base sont largement accessibles. La Tanzanie a notamment enregistré des progrès significatifs, passant de 94 % à 98 %, grâce à des investissements continus dans les infrastructures et à des initiatives de couverture rurale.

Couverture 3G : La moyenne régionale est passée de 71 % à 78 %. Le Kenya et le Rwanda sont en tête avec une couverture 3G presque universelle, maintenant des taux de 97% et 99%, respectivement.

Couverture 4G : Il y a eu une augmentation significative de la couverture 4G dans les États membres de l'EAC. La couverture moyenne de la population est passée de 52 % à 62 %, le Rwanda et le Kenya étant en tête avec une couverture 4G proche ou supérieure à 97 % en 2023.

Abonnements téléphoniques et tarifs des données mobiles

Le secteur de la téléphonie mobile en Afrique de l'Est connaît une croissance importante, le taux moyen de pénétration de la téléphonie mobile dans la région atteignant 100 % en 2023. Cette croissance dépasse à la fois la moyenne de la région Afrique de l'UIT (92% en 2023, contre 82% en 2021) et la moyenne mondiale (111% en 2023, contre 107% en 2021).

L'Afrique de l'Est est l'un des marchés mobiles qui connaît la croissance la plus rapide au monde, et cette croissance devrait se poursuivre dans les années à venir. Cela représente une opportunité importante pour les opérateurs de téléphonie mobile, les fabricants de téléphones et les autres acteurs de l'écosystème de la téléphonie mobile.

L'afflux de smartphones à bas prix proposés par les fabricants chinois a rendu les téléphones portables plus accessibles à une population plus large. La concurrence accrue entre les opérateurs de réseaux mobiles et les interventions des pouvoirs publics ont également fait baisser le coût des données, rendant l'accès à l'internet plus abordable.

Des services comme M-PESA au Kenya ont créé un écosystème financier dépendant des téléphones mobiles. La pénétration moyenne de l'internet mobile dans la région de la Communauté de l'Afrique de l'Est est passée de 49 % en 2022 à 51 % en 2023.

Les prix des données mobiles ont considérablement baissé dans toute l'Afrique de l'Est entre 2020 et 2023. La baisse du prix des données mobiles, combinée à la prolifération des smartphones et des tablettes, suggère que les données mobiles sont en train de devenir le principal moyen d'accès à l'internet en Afrique de l'Est.

Trafic vocal domestique

Le segment du trafic vocal domestique dans le secteur des TIC sur le marché de l'Afrique de l'Est a connu diverses tendances de performance entre 2022 et 2023.

Principales avancées dans la CAE

Le rapport 2023 met en évidence les progrès significatifs du secteur des télécommunications dans la région de l'Afrique de l'Est. Les avancées majeures en matière de couverture réseau, d'abonnements à la téléphonie mobile et à l'internet, et de services d'argent mobile ont stimulé la croissance socio-économique, favorisé l'inclusion numérique et amélioré la connectivité. Le marché de la téléphonie mobile en Afrique de l'Est continue de se développer rapidement, offrant de nombreuses opportunités aux parties prenantes. La baisse du coût des données et l'accessibilité croissante des smartphones soulignent l'évolution de la région vers les données mobiles comme principal moyen d'accès à l'internet. Cette trajectoire de croissance devrait se poursuivre, renforçant encore la position de l'Afrique de l'Est en tant que marché des télécommunications dynamique et à croissance rapide.

Umuntu ngumuntu ngabantu (Je suis parce que tu es). Belle fête de la Journée de l'Afrique !

Alors que nous commémorons la Journée de l'Afrique le 25 mai, un événement important qui célèbre les réalisations et reconnaît les progrès actuels vers l'Agenda 2063, l'essence de Ubuntu nous est rappelée. Cette philosophie africaine souligne le pouvoir de la collaboration et la valeur de l'effort collectif et résonne profondément avec l'esprit de collaboration d'iPRIS.

L'AGENDA 2063 est le plan directeur de l'Afrique pour transformer l'Afrique en une puissance mondiale de l'avenir. Il s'agit du cadre stratégique du continent qui vise à atteindre son objectif de développement inclusif et durable et constitue une manifestation concrète de la volonté panafricaine d'unité, d'autodétermination, de liberté, de progrès et de prospérité collective.

L'iPRIS vise à réduire la fracture numérique en améliorant la connectivité numérique en Afrique subsaharienne et en créant des possibilités d'échange de connaissances entre les pays africains et entre l'UE et l'Afrique. La collaboration est la clé pour catalyser un accès inclusif et propulser les opportunités numériques afin d'atteindre la prospérité et la durabilité.

Pendant la phase en cours en Suède, la deuxième cohorte d'iPRIS, composée de régulateurs nationaux de Tanzanie, d'Ouganda, d'Afrique du Sud, du Rwanda, du Lesotho, de Maurice et de Gambie, s'est activement engagée dans des sessions d'apprentissage entre pairs. Cette plateforme interactive a facilité le partage d'expériences avec leurs homologues africains et européens et a favorisé une meilleure compréhension du paysage réglementaire dans le secteur des communications éléctroniques en Afrique, en Suède (Swedish Post and Telecom Authority) et dans d'autres pays de l'Union européenne.

Depuis deux semaines maintenant, dans le véritable esprit d'Ubuntu, les régulateurs TIC collaborent et renforcent leurs capacités techniques pour élaborer et mettre en œuvre des cadres réglementaires dans le secteur des communications électroniques dans leurs pays respectifs.

Les régulateurs ont également évalué le contexte actuel de leur pays et travailleront sur des initiatives de changement au cours des 11 prochains mois. Les initiatives de changement sont des projets stratégiques visant à réduire la fracture numérique en s'attaquant aux défis et aux opportunités dans le secteur des TIC. Elles constituent la pierre angulaire d'iPRIS et sont spécifiquement conçues pour s'aligner sur les agendas stratégiques des organismes de régulation.  Les initiatives de changement se concentrent sur l'élaboration et la mise en œuvre de politiques liées à des questions clés dans le secteur des TIC, telles que les lacunes en matière d'infrastructure, les inefficacités réglementaires ou les obstacles à l'inclusion numérique.

L'iPRIS cible 43 pays africains dans son initiative d'améliorer la connectivité numérique inclusive et de stimuler la prospérité socio-économique grâce aux technologies de l'information et de la communication (TIC).

Dr. Caroline Wamala, Directrice de SPIDER, a fait remarquer : "iPRIS reconnaît le rôle crucial des politiques et des régulateurs en matière de TIC dans la promotion de l'inclusion numérique, de l'accès équitable à l'internet, de la protection des droits des consommateurs et de la sauvegarde des données personnelles."

Les autorités de régulation nationales (ARN) participant à la session de formation entre pairs d'iPRIS 2024 en Suède sont les suivantes :

La Journée de l'Afrique met en vedette les régulateurs des TIC

À l'occasion de la Journée de l'Afrique, iPRIS met en évidence les efforts de ces régulateurs nationaux et régionaux des TIC pour défendre l'importance des TIC dans l'amélioration des résultats éducatifs. Les régulateurs régionaux et nationaux de la cohorte 2023 A et 2024 A partagent leurs idées sur l'exploitation des technologies numériques pour stimuler le développement, améliorer la connectivité et favoriser l'inclusion numérique dans les 43 pays participant à l'iPRIS.

L'importance de la révolution numérique en Afrique

Environ 60 % de la population du continent africain a moins de 25 ans. L'Afrique a la possibilité de tirer parti de la division démographique et l'évolution numérique est reconnue comme un moteur essentiel du progrès socio-économique, de la création d'emplois et de l'amélioration du bien-être général. L'Union africaine (UA) souligne l'impact transformateur des technologies numériques sur le continent. Les enfants et les jeunes africains sont à l'avant-garde de cette transformation numérique. L'accès à une éducation de qualité est fondamental pour leur développement, et les technologies numériques offrent la possibilité d'améliorer l'expérience d'apprentissage. Cependant, les éducateurs ont besoin de formation, de ressources et de soutien pour tirer pleinement parti de ces avantages et intégrer les méthodes numériques dans leur enseignement. Les écoles doivent également disposer de ressources adéquates et d'un personnel formé pour entretenir et mettre à jour les équipements technologiques, afin d'en garantir la fonctionnalité et la pertinence. Il est essentiel de doter les apprenants de compétences numériques pour leur permettre de naviguer dans un monde de plus en plus numérisé et de participer de manière significative à l'économie mondiale.

Investissements et interventions politiques

Pour relever ces défis avec succès, il faut des interventions politiques globales, des investissements importants dans les infrastructures et des initiatives solides de renforcement des capacités. En s'attaquant à ces problèmes, l'Afrique peut exploiter le pouvoir de transformation des technologies numériques pour faire progresser l'éducation, promouvoir un développement inclusif et réduire la fracture numérique. Alors que l'Afrique célèbre ses réalisations et se tourne vers l'avenir à l'occasion de la Journée de l'Afrique, le rôle des technologies numériques dans le développement socio-économique est plus important que jamais. Des initiatives comme iPRIS illustrent les efforts de collaboration nécessaires pour favoriser l'inclusion numérique et la connectivité sur tout le continent, en veillant à ce que tous les Africains puissent participer à la révolution numérique et en bénéficier.

À propos d'iPRIS

ICT Policy & Regulation - Institutional Strengthening (iPRIS) contribue à réduire la fracture numérique en renforçant les capacités des organismes régulateurs des communications électroniques en Afrique. Avec la participation de 43 pays d'Afrique, l'iPRIS vise à améliorer la connectivité numérique pour tous et à favoriser la prospérité sociale et économique grâce aux TIC.

L'iPRIS assure le renforcement des capacités entre pairs pour les autorités nationales de régulation et les organisations de régulation régionales africaines. Il découle de la reconnaissance de l'importance des politiques et de la régulation des TIC dans la promotion de l'inclusion numérique, de l'accès équitable à l'internet, de la protection des droits des consommateurs et de la sauvegarde des données personnelles.

Le projet iPRIS est mis en œuvre par SPIDER (le programme suédois pour les TIC dans les régions en développement), l'Autorité suédoise des postes et des communications électroniques (PTS) et l'Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR). SPIDER coordonne le projet et offre son expertise dans le secteur du développement numérique international et dans le domaine de la diversité, de l'équité et de l'inclusion (DEI). PTS est responsable du contenu et de la politique de régulation pour le projet. ILR apporte son expertise en matière de régulation et de politique européenne pour les pays francophones.

iPRIS est financé par l'Union européenne, la Suède et le Luxembourg dans le cadre de l'initiative Team Europe "D4D pour l'économie et la société numériques en Afrique subsaharienne" (Code : 001).

Pour plus d'informations, veuillez contacter

Mme Edna Soomre

Chef de projet iPRIS

ipris@spidercenter.org

Nous avons le plaisir d'annoncer qu'une nouvelle cohorte, composée de sept autorités nationales de régulation (ANR) des TIC de Gambie, du Lesotho, de Maurice, du Rwanda, de Tanzanie, d'Ouganda et d'Afrique du Sud, commencera la session d'apprentissage entre pairs d'iPRIS en Suède du 12 au 29 mai 2024.

Les ARN représentées sont l'Autorité de régulation des services publics de Gambie (PURA), l'Autorité des communications du Lesotho (LCA), l'Autorité des technologies de l'information et des communications de Maurice (ICTA), l'Autorité de régulation des services publics du Rwanda (RURA), l'Autorité indépendante des communications d'Afrique du Sud (ICASA), l'Autorité de régulation des communications de Tanzanie (TCRA), et la Commission des communications de l'Ouganda (UCC). 

Les autorités nationales de régulation (ANR), également appelées régulateurs des télécommunications, sont des organismes officiels nommés par les gouvernements pour représenter et défendre les intérêts et les droits des consommateurs sur le marché numérique. Dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), les ARN élaborent et appliquent des politiques et des régulations qui protègent les consommateurs, favorisent une concurrence loyale et encouragent l'innovation.

Les responsables de la mise en œuvre du projet, notamment SPIDER, PTS et ILR, se réuniront le 30 mai. iPRIS est mis en œuvre par SPIDER (le programme suédois pour les TIC dans les régions en développement), l'Autorité suédoise des postes et télécommunications (PTS) et l'Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR). En collaboration avec les organisations de régulation régionales africaines, les responsables de la mise en œuvre soutiennent les autorités de régulation nationales participantes dans la réalisation de leurs initiatives de changement stratégique.

Une approche d'apprentissage entre pairs

L'iPRIS vise à réduire la fracture numérique en renforçant les capacités des autorités de régulation des télécommunications africaines grâce à l'apprentissage entre pairs.

« L'iPRIS offre un renforcement des capacités entre pairs aux autorités nationales de régulation africaines et aux organisations de régulation régionales, a déclaré la directrice de SPIDER, le Dr Caroline Wamala.  « Il découle de la reconnaissance de l'importance des politiques et de la régulation des TIC dans la promotion de l'inclusion numérique, de l'accès équitable à Internet, de la protection des droits des consommateurs et de la sauvegarde des données personnelles. »

Engageant 43 pays d'Afrique, iPRIS vise à améliorer la connectivité numérique inclusive et à stimuler la prospérité sociale et économique à l'aide des TIC. Les régulateurs participant au projet comprennent des autorités de régulation nationales et des organisations de régulation régionales à travers l'Afrique subsaharienne.

La cohorte 2024 A est le deuxième groupe d'ARN participant à la formation iPRIS après que la première cohorte, 2023A, a terminé avec succès la phase Suède en novembre 2023 et la phase Afrique en Zambie en mars 2023. Actuellement, le groupe 2023 A est occupé par ses initiatives de changement et devrait terminer le programme en novembre 2023.

Le groupe 2023 A est composé de régulateurs de l'Autorité des communications du Kenya (CAK), de l'Autorité de régulation des communications de Namibie (CRAN), de la Commission des communications d'Eswatini (ESCCOM), de l'Autorité nationale des communications de Sierra Leone (NatCA), de l'Autorité nationale des communications du Soudan du Sud (NCA), de la Commission des communications du Nigéria (NCC) et de l'Autorité des technologies de l'information et de la communication de Zambie (ZICTA).

Lire la première édition du bulletin d’information d’iPRIS ici

L'approche de la formation

Le programme de formation de deux semaines et demie en Suède couvre un large éventail de sujets sur l'offre européenne commune, la gestion de projet, le genre, l'égalité et l'inclusion. Les sujets couverts par l'offre européenne commune comprennent le cadre institutionnel et juridique, la concurrence pour un marché dynamique, la protection de l'utilisateur final, la gestion du spectre et les communications sécurisées.

Au cours de la formation, les ARN d'Afrique auront l'occasion de partager leurs points de vue et d'observer les aspects techniques et les approches réglementaires de leurs homologues européens. Le programme de formation comprend également une visite du musée VASA, du PTS et d'Ericsson.

Initiatives de changement

Cette formation complète est conçue pour doter les participants des compétences et des connaissances dont ils ont besoin pour développer des initiatives de changement afin de conduire des changements significatifs au sein de leurs organismes de régulation. Les « initiatives de changement » sont des projets stratégiques entrepris par les ARN pendant la formation iPRIS pour réduire la fracture numérique en s'attaquant aux défis et aux opportunités dans le secteur des TIC. Elles constituent la pierre angulaire d'iPRIS et sont spécifiquement conçues pour s'aligner sur les agendas stratégiques des organismes de régulation.  Les initiatives de changement se concentrent sur l'élaboration et la mise en œuvre de politiques liées à des questions clés dans le secteur des TIC, telles que les lacunes en matière d'infrastructure, les inefficacités réglementaires ou les obstacles à l'inclusion numérique.

Après la formation en Suède, une équipe de soutien régionale, avec des représentants des ORR africains, collabore avec les régulateurs nationaux pour soutenir la mise en œuvre de leurs initiatives de changement, favorisant ainsi l'harmonisation régionale.

La cohorte 2024 A se réunira pendant une semaine après quatre mois dans l'un des pays africains représentés dans leur groupe pour la phase africaine.  Cette réunion d'une semaine permettra aux participants d'examiner les progrès réalisés, de partager les résultats et d'engager des discussions afin d'améliorer leurs initiatives de changement.  Un an après le début du cycle (juin 2024), l'efficacité et les progrès des initiatives de changement mises en œuvre par les ARN participantes seront examinés et évalués.

Pour plus d'informations, veuillez contacter

Mme Edna Soomre, chef de projet iPRIS

ipris@spidercenter.org

Contacts

Borgarfjordsgatan 12, Kista,SWEDEN
Postal Address: Stockholm University, Department of Computer and Systems Sciences/DSV, SPIDER, P.O Box 1073, SE-164 25 Kista, Sweden

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