Renforcer les capacités des régulateurs africains des télécommunications grâce à l'apprentissage entre pairs

43
Autorités nationales de régulation (ARN) en Afrique
340
Dirigeants à former
4
Organisations régionales de régulation (RRO) en Afrique

Nos actualités et réflexions

Actualités

Investir dans le renforcement des capacités des régulateurs de télécoms : un levier crucial pour l’avenir numérique

Pourquoi investir dans les régulateurs télécoms ? Parce qu’ils sont les gardiens invisibles d’un futur numérique équitable. Sans eux, pas de concurrence saine, pas de protection des consommateurs, pas d’innovation durable.

Du 6 au 24 septembre 2025, le  Luxembourg accueille la deuxième cohorte francophone d’iPRIS, un programme unique qui réunit régulateurs africains et européens autour d’un même objectif : combler la fracture numérique et bâtir une connectivité plus inclusive et durable.

Soutenu par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, et mis en œuvre par SPIDER en partenariat technique avec l’ILR, iPRIS va bien au-delà d’une formation. C’est une plateforme de coopération où s’échangent expériences nationales, savoir-faire technique et visions partagées.

Pourquoi les régulateurs des télécoms en Afrique ?

En Afrique, la fracture numérique demeure l’un des plus grands obstacles à une croissance inclusive. Aujourd’hui, seuls 36 % des Africains sont connectés, contre une moyenne mondiale de 67 %. Plus de 570 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à l’internet mobile. Et le coût reste l’un des plus élevés au monde : dans certains pays, 1 Go de données représente jusqu’à 10 % du revenu mensuel, bien au-delà de l’objectif de 2 % fixé par l’ONU.

Face à ces défis, investir dans les régulateurs n’est pas un luxe mais une nécessité. Ce sont eux qui garantissent une concurrence loyale, protègent les consommateurs, gèrent des ressources rares comme le spectre, et créent l’environnement dans lequel l’innovation peut réellement s’épanouir.

En renforçant la solidité et l’indépendance des régulateurs, on renforce les bases mêmes de la transformation numérique du continent.

iPRIS : Le renforcement des capacités

Le programme iPRIS répond à ce besoin crucial en renforçant les capacités des régulateurs. Pendant trois semaines à Luxembourg, les régulateurs africains des télécoms issus de sept pays de l’Afrique francophone: l’ART Cameroun, l’ARCEP Gabon, l’ARPT Guinée, l’ORTEL Guinée Équatoriale, l’ARCEP Bénin et  l’ARCT Burundi et l’ARPTC RDC. Les trois délégués de l’ARPTC ont suivi en ligne et présenté leur initiative de changement.

Ensemble, ils traduisent des défis techniques complexes en réformes concrètes à travers leurs initiatives pour le changement. Ils explorent aussi de nouveaux outils de gestion et suivi de projets aux objectifs SMART.  Le renforcement des capacités assure la mise en œuvre effective des initiatives transformantes tenant compte des réalités prévues ou imprévues de l’Afrique.

Comme le rappelle Malena Liedholm Ndounou de SPIDER:

« La gestion des projets, c’est la gestion des imprévus. »

Pour Guy Mahowald, le chef de services des fréquences chez l’Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) :

Investir dans les études techniques auprès des régulateurs télécoms, c’est un levier crucial qui assure l’équité, guide les négociations avec d’autres acteurs et réduit les brouillages.

Vers un avenir inclusif

Au-delà des sessions d’apprentissage entre pairs, iPRIS construit un réseau  de coopération comme témoigne Mme Bernice Edande Epse Otye Owona (ARTAC)  :

Derrière chaque échange et chaque règlement, une conviction : des institutions fortes font la différence entre une fracture qui se creuse et un avenir numérique partagé.

iPRIS, c’est plus qu’un programme : c’est un pont entre cultures, langues et continents pour bâtir un avenir numérique équitable.

Voici les temps forts de la semaine iPRIS à LuxembourgOuverture officielle le lundi avec la présentation des contextes nationaux et des ambitions partagées. Chaque pays francophone présent et via visioconférence a exposé ses priorités : amélioration de la concurrence, déploiement de la fibre, cybersécurité, transparence du marché.
Un objectif commun : « améliorer la connectivité en Afrique subsaharienne. »

Le mardi, les régulateurs africains ont partagé leurs réalités nationales : monopoles persistants, croissance limitée malgré de nouveaux entrants, dépendance aux réseaux voisins. Ces échanges rappellent la diversité des contextes et l’importance d’une régulation adaptée.
Comme le souligne Luc Tapella (ILR) :

La matinée du mercredi a été consacrée à la gestion de projet, avec un focus sur les objectifs SMART et leur lien avec des impacts concrets comme l’extension de la 5G.
Pour Malena, experte européenne de SPIDER et animatrice de cette session :

L’après-midi de ce troisième jour a mis en avant la gestion du spectre, ressource rare et cruciale. Sujet résumé aux propos de Guy Mahowald experte chez ILR :

La journée du jeudi a ouvert un débat riche sur l’impact des grandes plateformes numériques, la souveraineté digitale et l’adaptation des cadres européens (comme le DMA) aux réalités africaines. Discussions franches sur l’équité d’accès aux services, les rapports de force définis par les investissements privés, et l’urgence d’une coordination sous-régionale alliée à un renforcement des capacités nationales. Selon deux expertes européennes qui ont animée les sessions du jeudi :

Ce vendredi, à l’ILR les délégués iPRIS travaillent main dans la main avec leurs experts. Chaque groupe affine son projet avec un accompagnement ciblé, tandis que Ms. Malena Liedholm Ndounou et M Cheikh Sadibou Sakho de SPIDER apportent un appui précieux pour transformer les idées en plans d’action concrets.

Une journée décisive pour réfléchir à la régulation de demain, entre innovation technologique et inclusion.

Après une première semaine riche en échanges sur la gestion de projet et du spectre, les deux prochaines semaines seront consacrées à des thèmes touchant aux piliers de l’Offre Européenne Conjointe : sécurité et résilience des réseaux, numérotation et adressage, protection des consommateurs, déploiement haut débit, interopérabilité et nouveaux enjeux réglementaires. Les régulateurs africains, aux côtés de leurs pairs européens, traduiront ces apprentissages en initiatives de changement concrètes pour combler la fracture numérique.

Ces sessions riches de la phase Europe pour le cycle 2025C confirment l’importance d’investir dans les régulateurs télécoms, véritables garants d’un avenir numérique inclusif pour l’Afrique. 

Depuis son lancement, iPRIS a déjà impliqué 24 régulateurs nationaux des télécoms en Afrique subsaharienne :
Le Kenya, le Nigeria, le Ghana, la Namibie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie, l’Eswatini, la République centrafricaine, le Tchad, les Comores, le Congo-Brazzaville, la Mauritanie, le Sénégal, le Togo, le Lesotho, l’île Maurice, le Rwanda, la Gambie, le Soudan du Sud, le Libéria, le Zimbabwe et la Sierra Leone.

Les organisations sous-régionales comme ARTAC,ARTAO, CRASA et EACO jouent aussi un rôle central dans la structuration de l’écosystème numérique.

D’ici 2028, iPRIS prévoit de collaborer avec des régulateurs nationaux et régionaux dans 43 pays pour stimuler la prospérité sociale et économique grâce aux TIC. Les régulateurs télécoms sont la clé pour garantir l’accès, la concurrence, la protection des consommateurs et l’innovation.

Voix des régulateurs nationaux de la cohorte 2025, actuellement à Luxembourg pour la phase Europe d’iPRIS

 

 

iPRIS est coordonné et mis en œuvre par SPIDER en partenariat stratégique et technique avec l'Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) et l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR).

Le programme est financé par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe D4D pour l’économie et la société numériques en Afrique subsaharienne (Code : 001).

 

septembre 13, 2025
5 minutes
Actualités

Sept pays africains rejoignent la deuxième cohorte francophone d’iPRIS pour l’apprentissage entre pairs

Du 6 au 24 septembre 2025, le Luxembourg accueillera le deuxième cohorte francophone d’iPRIS en Europe, réunissant pendant deux semaines et demie des régulateurs des télécommunications et des experts venus de toute l’Afrique francophone pour un programme intensif d’apprentissage entre pairs, de collaboration et de planification stratégique.

Cette nouvelle édition 2025B s’inscrit dans la continuité du succès de la cohorte francophone 2024B, première délégation d’Afrique subsaharienne à participer à iPRIS. Elle renforcera l’engagement d’iPRIS en faveur du développement du leadership institutionnel en matière de régulation des TIC et de l’avancement d’une transformation numérique abordable, inclusive et durable à l’échelle du continent.

Parmi les autorités de régulation nationales confirmées figurent : l’ARCEP Bénin, l’ARCT Burundi, l’ART Cameroun, l’ARPTC République Démocratique du Congo, l’ORTEL Guinée équatoriale, l’ARCEP Gabon et l’ARPT Guinée. Du côté des organisations sous-régionales, seront également présents la WATRA, l’EACO, l’ARTAO et l’ATRAC.

Ces régulateurs seront rejointes par des représentants de l’ARCEP France, de la BNETZA (Allemagne), de l’IBPT (Belgique) ainsi que de Deloitte. Cette combinaison unique d’acteurs crée un environnement d’apprentissage où se conjuguent réalités locales et perspectives internationales, offrant ainsi un espace porté par l’Afrique, en partenariat avec des acteurs mondiaux.

La Stratégie de transformation numérique de l’Union africaine (2020–2030) met en avant que la jeunesse du continent constitue un atout majeur à l’ère du numérique. Avec près de 60 % de la population africaine composée de jeunes, la transformation digitale doit occuper une place centrale dans le développement socio-économique.

La digitalisation ne se limite pas à la connectivité : elle représente un levier de création d’emplois, d’innovation, de réduction de la pauvreté et de croissance inclusive.

 Le deuxième round francophone d’iPRIS au Luxembourg dépasse le simple cadre d’un apprentissage entre pairs. Il s’agit d’un investissement stratégique dans l’avenir numérique de l’Afrique. En dotant les régulateurs des télécommunications de savoirs, de réseaux et d’outils pratiques, iPRIS contribue à concrétiser la vision d’un continent où la connectivité est abordable, inclusive et transformatrice.

L’avenir de l’Afrique est numérique. Garantir qu’il soit également équitable et durable repose sur le leadership renforcé grâce à des initiatives telles qu’iPRIS.

iPRIS est coordonné et mis en œuvre par SPIDER en partenariat stratégique et technique avec l'Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) et l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR).

Le programme est financé par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe “D4D pour l’économie et la société numériques en Afrique subsaharienne” (Code : 001).

 

septembre 8, 2025
2 minutes
Actualités

Le Tchad et le Cameroun renforcent la coordination transfrontalière des fréquences

Introduction

Du 30 juin au 8 juillet 2025, les régulateurs des télécommunications du Tchad (ARCEP Tchad) et du Cameroun (ART Cameroun) ont mené une mission conjointe de coordination des fréquences dans les zones frontalières de N’Djamena (Tchad) et de Kousseri (Cameroun). Cette initiative fait suite aux engagements pris le 16 juin 2025, visant à limiter les interférences transfrontalières, garantir la souveraineté numérique de chaque pays, et améliorer la qualité de service pour les populations frontalières.

Contexte

Depuis plusieurs années, les intrusions de signaux radioélectriques entre N’Djamena et Kousseri causent des perturbations importantes : dégradation de la qualité des réseaux, surcoûts pour les opérateurs, et expérience utilisateur amoindrie. Cette problématique s’inscrit également dans une dynamique plus large de coopération sous-régionale pour une meilleure gestion du spectre et l’avancée vers l’intégration numérique régionale.

La mission conjointe (30 juin – 8 juillet 2025)

Sous la direction de M. Idriss Béchir Soumaine (DG ARCEP Tchad) et de M. Mouhamadou Awallou (DG ART Cameroun), la mission a réuni les principaux opérateurs : Airtel Tchad, Moov Africa Tchad, MTN Cameroun, Orange Cameroun et CAMTEL.
Objectif principal : détecter, mesurer et réduire les signaux radioélectriques intrusifs de part et d’autre de la frontière.

Méthodologie et opérations de terrain

Des drive-tests ont été réalisés dans des zones sensibles et stratégiques. Les technologies 2G, 3G et 4G ont été analysées. Des actions correctives ont été testées et évaluées pour leur efficacité.

Résultats clés

  • Suppression des signaux camerounais intrusifs à N’Djamena.
  • Détection de signaux tchadiens à Kousseri, avec engagement à leur retrait.
  • Mise en place de seuils maximaux de signal à ne pas dépasser pour préserver la souveraineté.
  • Réduction significative des interférences après interventions des opérateurs.

Vers un roaming libre Tchad–Cameroun

Les équipes ont aussi visité les sites de mise en œuvre du roaming gratuit entre les deux pays. Quelques points contractuels restent à finaliser. Le lancement officiel est prévu pour le 11 août 2025.

Engagements bilatéraux

  1. Respecter les seuils maximums de puissance de signal de part et d’autre de la frontière.
  2. Supprimer tous les signaux non autorisés.
  3. Finaliser et signer l’accord de coordination des fréquences frontalières.

Clôture et portée stratégique

Lors de la cérémonie de clôture, M. Haliki Choua Mahamat, DG de l’ARCEP Tchad, a salué la rigueur technique et l’esprit de coopération. Cette initiative constitue une étape majeure pour l’intégration régionale, la souveraineté numérique, et l’amélioration de la qualité de service aux usagers.

Conclusion et perspectives

Les prochaines étapes incluent un suivi régulier, des rapports conjoints et des mécanismes de contrôle. À long terme, cette collaboration renforcera la transformation numérique africaine, tout en apportant des bénéfices durables aux régulateurs, aux opérateurs et aux communautés vivant en zone frontalière.

 

iPRIS est coordonné et mis en œuvre par SPIDER en partenariat stratégique et technique avec l'Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) et l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR).

Le programme est financé par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe “D4D pour l’économie et la société numériques en Afrique subsaharienne” (Code : 001).

 

septembre 5, 2025
3 minutes
1 2 3 19

Contacts

Borgarfjordsgatan 12, Kista,SWEDEN
Postal Address: Stockholm University, Department of Computer and Systems Sciences/DSV, SPIDER, P.O Box 1073, SE-164 25 Kista, Sweden

Subscribe

SUBSCRIBE
iPRIS is a project supported under the Team Europe Initiative "D4D for Digital Economy and Society in Sub-Saharan Africa” (Code: 001). The project is made possible with co-financing from the EU, Sweden, and Luxembourg.

Copyright © 2025 iPRIS. All rights reserved.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram