Renforcer les capacités des régulateurs africains des télécommunications grâce à l'apprentissage entre pairs

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La première cohorte francophone d'iPRIS achève son parcours transformateur

TL;DR

  • Six régulateurs africains des télécoms ont conclu le cycle iPRIS 2024B lors d'une session virtuelle le 15 octobre 2024, devenant ainsi la première cohorte francophone d’iPRIS
  • Projets livrés : numérotation (Tchad), régulation par la donnée (Comores, 60 000+ euros), observatoire des marchés (Mauritanie), cartographie réseau (Sénégal), gestion du spectre à 80% (Centrafrique), cybersécurité avec 23+ sessions (Congo).
  • Les participants et organisations régionales (ARTAC, ARTAO) ont salué l'enrichissement des réseaux et le partage d'expériences transformateur.
  • La cohorte 2024B rejoint le réseau iPRIS avec des plans de mentorat et collaboration continue.
  • Cette première cohorte francophone élargit la portée panafricaine d'iPRIS et approfondit la coopération réglementaire translinguistique.

 

Après une année de renforcement des capacités, de collaboration et d'apprentissage entre pairs, les régulateurs africains des télécoms de la cohorte iPRIS 2024B, première édition francophone du programme, ont clôturé leur parcours par une session de synthèse virtuelle réflexive et inspirante. Cette étape marque l'aboutissement d'un engagement fort pour le renforcement institutionnel et ouvre la voie à une collaboration continue au sein du réseau des anciens participants d'iPRIS.

Une session placée sous le signe de la réflexion et de l'accomplissement

Organisée le 15 octobre 2025, la session de clôture virtuelle a réuni les autorités nationales de régulation (ANR) de la République du Congo, de la République centrafricaine, du Tchad, du Togo, du Sénégal, de la Mauritanie et des Comores, aux côtés des organisations sous-régionales de régulation comme l'Assemblée des régulateurs des Télécommunications de la République Centrafricaine (ARTAC) et l'Assemblée des Régulateurs Des Télécommunications en Afrique de l’Ouest (ARTAO). Les facilitateurs de SPIDER, de l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR) et les représentants des organisations régionales ont reconnu l'engagement et la croissance des participants tout au long de l'année. Cette rencontre s'est concentrée sur les leçons apprises, les réalisations concrètes et les visions pour l'avenir, illustrant l'esprit de collaboration qui a défini cette première expérience francophone.

Des initiatives de changement diversifiées et porteuses d'impact

Les équipes nationales ont présenté leurs initiatives de changement (IC), démontrant la diversité des défis réglementaires abordés et l'ancrage régional de leurs projets. Sept régulateurs ont participé au cycle 2024B, dont six ont maintenu leur engagement jusqu'à la clôture.

L'ARCEP du Tchad a élaboré des projets de textes réglementaires sur la numérotation et le réissuage, attendant désormais l'approbation des instances dirigeantes. L'ANRT des Comores a développé un système de régulation par la donnée avec des outils de cartographie et de signalement des réseaux mobiles, représentant un investissement dépassant 60 000 euros, actuellement en phase d'acquisition suite aux nouvelles procédures de passation des marchés publics.

La Mauritanie a concentré ses efforts sur la mise en place d'un observatoire des marchés opérationnel, avec une formation prévue d'ici décembre 2025 pour renforcer les capacités en consolidation et analyse de données. Le Sénégal a créé une plateforme de cartographie des réseaux fixes et mobiles en version bêta, intégrant les données de couverture 2G, 3G et 4G, avec publication publique prévue fin 2024. La République centrafricaine a finalisé à près de 80 pour cent son tableau national d'attribution des fréquences, avec validation finale attendue pour janvier 2025. Enfin, la République du Congo a développé un micro-CERT interne avec plus de 23 sessions de sensibilisation en cybersécurité réalisées depuis février 2024, malgré un repositionnement stratégique lié à la création de l'ANSI.

Des réflexions d'experts et de pairs enrichissantes

Les représentants de SPIDER, de l'ILR, de l'ARTAC et de l'ARTAO ont salué la qualité, la pertinence et les progrès des initiatives présentées. Les commentaires ont souligné l'importance de la durabilité des projets, de la mise en œuvre pratique et de la coopération régionale. Les participants ont été encouragés à voir la conclusion de leurs initiatives de changement comme le début d'un processus continu de développement institutionnel.

Les échanges ont également mis en lumière la valeur des réseaux de pairs pour soutenir et pérenniser le changement au-delà du cycle formel du programme.

Vers une collaboration renforcée et durable

"Le programme iPRIS s'allie étroitement avec les objectifs de l'ARTAO qui visent au renforcement des capacités de ses membres. Cette plateforme d'échange d'expertise permet d'améliorer notre quotidien."

— Rufus Samuel, ARTAO

La cohorte 2024B a désormais officiellement rejoint le réseau des anciens participants d'iPRIS. Des plans de collaboration continue ont été évoqués, incluant des échanges de suivi, du mentorat et un engagement entre pairs soutenu. L'expansion francophone d'iPRIS renforce la portée panafricaine du programme et approfondit la coopération réglementaire translinguistique. Cette première cohorte francophone n'a pas seulement achevé une année d'apprentissage transformateur, elle a également posé les fondations d'une collaboration régionale plus profonde en matière de régulation des TIC.

Regardez les moments forts du parcours iPRIS 2024B 

 

iPRIS est coordonné et mis en œuvre par SPIDER en partenariat stratégique et technique avec l'Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) et l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR).

Le programme est financé par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe D4D pour l’économie et la société numériques en Afrique subsaharienne (Code : 001).

octobre 27, 2025
4 minutes
Actualités

La 23e réunion annuelle du Fratel à Luxembourg: les grands acteurs numériques façonnent les marchés locaux

Une collaboration essentielle face aux enjeux mondiaux du numérique

Du 9 au 10 octobre 2025, le réseau Fratel a tenu sa 23e réunion annuelle à Luxembourg, accueillie par l'Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR) et l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) France. Sous le thème Grands acteurs internationaux du numérique: quels impacts au niveau local?, près de 140 participants représentant 23 autorités de régulation, des institutions internationales et des acteurs du secteur se sont réunis pour débattre des défis de régulation numérique à l'ère de la domination des géants du numérique.

Le Luxembourg a saisi cette occasion pour réaffirmer son engagement en faveur d'une régulation collaborative, d'une souveraineté numérique renforcée et d'une innovation technologique centrée sur l'humain. Le pays partage sa stratégie à l'horizon 2030, fondée sur l'intelligence artificielle, les technologies quantiques et la gouvernance des données. Des priorités qui résonnent avec les enjeux discutés lors de cette réunion.

Aujourd'hui, plus de 5 milliards de personnes sont connectées à internet, mais cette connectivité mondiale est façonnée par un nombre limité de puissants acteurs numériques. En Afrique subsaharienne, où la croissance numérique reste rapide avec 200 millions de nouveaux utilisateurs d'internet mobile attendus d'ici 2030, les régulateurs font face à des défis sans précédent : assurer une concurrence équitable, protéger la souveraineté des données et garantir que cette transformation numérique bénéficie à tous. C'est pourquoi des collaborations comme celle du réseau Fratel sont vitales pour harmoniser les approches réglementaires et renforcer la capacité des régulateurs à naviguer dans un écosystème numérique de plus en plus complexe.

Des discussions qui redéfinissent la régulation numérique

La réunion annuelle de Fratel s'est déroulée autour de trois axes majeurs, reflétant les enjeux critiques du moment.

La régulation des services numériques: bâtir une coopération internationale

La première table ronde, présidée par Dahirou Thiam (Directeur général de l'ARTP au Sénégal), a examiné comment les régulateurs peuvent collaborer face aux géants du numérique comme Amazon, Apple, et Meta, dont l'influence transcende les frontières. Plutôt que de subir cette réalité, les participants ont exploré comment renforcer la coopération internationale pour garantir l'équité du marché, la protection des consommateurs et l'émergence de services alternatifs innovants.

Les échanges ont mis en avant une vision partagée : une régulation collaborative fondée sur l'harmonisation des approches et les partenariats transnationaux. Comme l'a souligné Gil Moureaux (ARCOM France), secrétariat exécutif du réseau REFRAM, lorsque les régulateurs coordonnent leurs efforts, ils peuvent efficacement façonner un écosystème numérique plus équitable et compétitif. Des régulations harmonisées à l'image de ce qui se développe en Europe démontrent qu'une action collective est non seulement possible mais transformatrice.

L'intelligence artificielle: créer des opportunités équitables pour tous

La deuxième table ronde, dirigée par Marc Sakala (Directeur général de l'ARPCE de la République du Congo), a porté sur le développement inclusif des services d'intelligence artificielle. Les IA génératives offrent des opportunités remarquables:  accessibilité accrue, innovation technologique, résolution de problèmes complexes. Pour que ces bénéfices se concrétisent pour tous, les régulateurs doivent garantir une concurrence loyale et l'accès équitable aux ressources critiques: puissance de calcul, données, services cloud.

Les intervenants ont présenté des solutions concrètes: régulations supranationales, partenariats stratégiques et gouvernance collaborative pour assurer que le développement de l'IA profite à l'ensemble de l'écosystème citoyens, entrepreneurs, startups,  et non seulement aux quelques géants du secteur. La vision partagée est celle d'une IA générative qui ouvre davantage de portes plutôt qu'elle ne les ferme, et qui renforce l'accès équitable à internet et à l'information.

Un numérique soutenable pour les générations futures

La troisième table ronde, présidée par Patricia Amand (Membre du Conseil de l'ARTCI de Côte d'Ivoire), a abordé comment construire un numérique durable. Bien que le secteur offre des solutions innovantes pour la transition climatique, les participants ont reconnu qu'une action volontaire est nécessaire pour réduire l'impact environnemental croissant du numérique: consommation énergétique, épuisement des ressources, gestion des déchets électroniques.

Les échanges ont mis en lumière des solutions concrètes : les régulateurs et les acteurs publics disposent de leviers efficaces pour exiger et accompagner les fournisseurs de services et d'infrastructures vers une réduction progressive de leur empreinte environnementale. Cette approche collaborative garantit une durabilité des services pour les générations futures tout en préservant les ressources des pays, en particulier ceux dont les ressources énergétiques et en eau sont limitées. La vision partagée est celle d'un numérique qui construit plutôt qu'il ne détruit.

Pertinence pour les régulateurs africains et la communauté iPRIS

Ces discussions résonnent fortement au sein de la communauté iPRIS et du réseau des autorités nationales et régionales de régulation africaines, en particulier en Afrique francophone.

Les défis soulevés à Luxembourg tel que régulation des plateformes numériques, gouvernance de l'IA, durabilité des infrastructures, sont des enjeux directs pour les régulateurs africains. Ils font face à une dépendance croissante vis-à-vis de quelques acteurs mondiaux tout en tentant de bâtir des écosystèmes numériques inclusifs et résilients. La question de la souveraineté des données, la protection des consommateurs et l'équité d'accès aux opportunités numériques sont des priorités centrales.

iPRIS facilite précisément ce dialogue critique. Le programme rassemble les autorités nationales de régulation et les organisations sous-régionales de régulation d'Afrique francophone, et s'inscrit dans un réseau plus large incluant les régulateurs anglophones et lusophones, pour qu'ils s'engagent dans des échanges d'apprentissage entre pairs sur ces enjeux mondiaux. Les sessions de formation, les phases de suivi et les discussions thématiques d'iPRIS permettent à ces régulateurs de traduire les perspectives globales en stratégies d'action locales, adaptées aux réalités et aux capacités de leurs pays.

En participant à des réseaux comme Fratel, les régulateurs africains témoignent de leur engagement envers une régulation numérique responsable et harmonisée. Simultanément, iPRIS renforce leurs capacités institutionnelles pour mettre en œuvre ces apprentissages, garantissant que les régulateurs africains ne sont pas simplement observateurs des tendances mondiales, mais acteurs clés dans la définition du futur numérique du continent.

Regard vers l'avant: les prochaines étapes de Fratel et iPRIS

Les prochaines réunions de Fratel porteront sur des thèmes tout aussi critiques : le déploiement d'infrastructures, le partage d'infrastructure et la qualité de service des nouveaux réseaux de télécommunications. Le prochain séminaire aura lieu en République Démocratique du Congo au cours du premier semestre 2026, tandis que la réunion annuelle de 2026 se tiendra en République de Guinée.

Pour la communauté iPRIS, ces mouvements du réseau Fratel offrent des occasions d'apprentissage continu. Le programme s'engage à maintenir les régulateurs africains informés des développements réglementaires mondiaux tout en les aidant à construire les compétences institutionnelles nécessaires pour naviguer dans ce paysage en mutation rapide.

Rester connecté aux dialogues internationaux comme celui de la 23e réunion annuelle du Fratel n'est pas un luxe, c'est une nécessité stratégique. Les régulateurs africains, qu'ils soient membres de Fratel ou au-delà, doivent comprendre comment les décisions des géants numériques mondiaux façonnent les marchés locaux et adapter leur approche réglementaire en conséquence.

Découvrez comment iPRIS traduit ces insights mondiaux en apprentissages tangibles pour les régulateurs africains. Pour en savoir plus sur le premier cycle francophone d'iPRIS à Luxembourg et sur la manière dont le programme renforce les capacités des régulateurs de télécommunications africains, consultez notre reportage précédent:

iPRIS suscite le changement avec le premier cycle iPRIS pour l'Afrique francophone

iPRIS est coordonné et mis en œuvre par SPIDER en partenariat stratégique et technique avec l'Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) et l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR).

Le programme est financé par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe D4D pour l’économie et la société numériques en Afrique subsaharienne (Code : 001).

octobre 19, 2025
6 minutes
Actualités

La session de suivi africain au Botswana approfondit la collaboration régionale sur les initiatives de changement

Gaborone, Botswana - 6 au 9 octobre 2025 

Accueillie par l'Autorité de régulation des communications du Botswana (BOCRA), la cohorte iPRIS 2025B s'est réunie pour sa session de suivi Africain. Cette rencontre a marqué une étape importante dans le parcours des régulateurs des télécoms nationaux alors qu'ils avançaient dans leurs initiatives de changement avec un engagement renouvelé envers la transformation numérique inclusive.

Cette session a offert aux participants l'opportunité d'évaluer les progrès réalisés, de favoriser l'apprentissage entre pairs et de s'engager avec des organisations sous-régionales de régulation et des partenaires internationaux. Après leur session de formation en Europe en Suède en mai, les régulateurs sont revenus avec des outils pratiques, des perspectives nouvelles et une détermination commune à façonner l'avenir numérique de l'Afrique.

Une collaboration panafricaine renforcée

La session de suivi a rassemblé des autorités nationales de régulation de six pays d'Afrique subsaharienne: la Commission des communications d'Eswatini (ESCCOM), l'Autorité nationale des communications de Sierra Leone (NatCA), la Commission nigériane des communications (NCC), l'Autorité de régulation des communications de Tanzanie (TCRA), la Commission ougandaise des communications (UCC) et l'Autorité zambienne des technologies de l'information et de la communication (ZICTA).

Ces ANR ont été rejointes par trois organisations sous-régionales de régulation clés: l'Association des régulateurs des communications d'Afrique australe (CRASA), l'Organisation des communications d'Afrique de l'Est (EACO) et l'Assemblée des régulateurs des télécommunications d'Afrique de l'Ouest (ARTAO). La présence de ces ORR a souligné l'importance de l'harmonisation transfrontalière et du soutien institutionnel dans la création d'écosystèmes numériques résilients.

Les partenaires internationaux, notamment la délégation de l'Union européenne au Botswana et à la SADC, PTS (Suède), SPIDER et Ericsson, ont apporté leur expertise et leur soutien tout au long de la semaine.

«Au nom de l'Union européenne et de tous les partenaires, nous aimerions vous souhaiter la bienvenue et vous souhaiter une conversation vraiment riche et percutante ces jours-ci. Avec l'agenda extraordinaire qui nous attend, nous sommes confiants que votre temps ici sera à la fois inspirant et productif», a déclaré Maria, représentante de l'UE.

Un engagement partagé pour la transformation numérique

La semaine a débuté par des discours de bienvenue chaleureux qui ont donné le ton à un environnement collaboratif et inclusif. Murphy Setshwane, directeur général par intérim de BOCRA, a souligné l'engagement du Botswana envers le renforcement réglementaire et a rappelé aux participants la vision ambitieuse de la Stratégie de transformation numérique de l'Union africaine.

«La Stratégie de transformation numérique de l'Union africaine envisage un continent où toutes les personnes sont numériquement autonomisées pour accéder à une connectivité sûre et sécurisée où qu'elles vivent, à un coût abordable. C'est un objectif ambitieux, mais qui met au défi l'industrie des TIC de fournir des écosystèmes numériques inclusifs, accessibles et transformateurs pour chaque citoyen africain», a-t-il affirmé.

Brian Mwansa de CRASA a souligné l'importance de l'unité réglementaire:

«La collaboration réglementaire exige l'unité, une pensée harmonisée et des approches partagées. Lorsque nous rassemblons nos membres, nous créons un point focal puissant pour l'apprentissage, un message, de nombreuses destinations, de nombreuses oreilles entendant la même vérité en même temps.»

Edna Soomre de SPIDER a rappelé aux participants la valeur de l'échange ouvert :

«Cette semaine nous offre l'opportunité non seulement de réfléchir au chemin parcouru avec nos initiatives de changement, mais de célébrer les progrès, de partager des leçons et des outils, et de faire progresser des écosystèmes numériques équitables et durables.»

Des sessions riches en apprentissage et en perspectives

Jour 1: Présentation des initiatives de changement

La première journée s'est concentrée sur les présentations des initiatives de changement par les régulateurs des télécoms. Chaque régulateur a partagé ses progrès, ses défis et ses stratégies pour faire avancer des projets critiques allant de la cartographie du haut débit à l'inclusivité numérique. Ces présentations ont suscité des discussions animées, permettant aux experts participants de recevoir des retours constructifs et des perspectives de la part des ORR, de leurs pairs et des membres de PTS.

La journée s'est terminée avec un fort sentiment d'objectif partagé, les délégués se préparant à s'appuyer sur ces échanges lors des sessions à venir.

Jour 2: Évolution réglementaire, inclusivité et prospective stratégique

La deuxième journée a apporté des perspectives nouvelles grâce à des sessions animées par des experts invités. Sophia Donner de Telia a retracé l'évolution des télécommunications en Suède, du monopole d'État au marché concurrentiel, illustrant comment la régulation s'est adaptée à travers quatre phases : évaluation de la concurrence, choix axé sur les consommateurs, promotion gouvernementale et l'accent actuel sur la sécurité et la robustesse.

« Le monopole peut construire des systèmes fondamentaux, mais sans concurrence et collaboration, il risque la stagnation. Le rôle de l'État doit évoluer d'opérateur unique à facilitateur stratégique », a-t-elle expliqué.

Elle a également souligné l'évolution des lois sur la protection des données et la régulation sur la vie privée, notamment dans le cadre du RGPD.

La Dr. Caroline Wamala a ensuite dirigé une session profonde sur l'inclusivité, s'appuyant sur son travail de terrain au Mozambique pour illustrer comment les lacunes infrastructurelles et les normes culturelles façonnent l'accès aux services numériques. Utilisant l'évolution de la conception des bicyclettes comme métaphore, elle a démontré comment la technologie doit s'adapter à des utilisateurs divers.

«L'inclusivité en tant qu'approche est très intentionnelle. C'est la pratique délibérée et l'engagement à créer des environnements où tous les individus se sentent valorisés, respectés et soutenus», a-t-elle affirmé. «Le genre n'est pas un synonyme de femmes. Il s'agit de relations et de rôles assignés. Il s'agit de la façon dont le pouvoir circule dans la société.»

Kerstin Borglin a revisité les concepts clés de la gestion de projet de Stockholm, soulignant l'importance de la clarté dans les chaînes d'impact, de résultats et de produits.

«Le succès d'un projet n'est pas défini par son achèvement, mais par le fait que le changement qu'il vise soit visible, compris et mis en pratique», a-t-elle déclaré.

Bengt a conclu la journée en introduisant la prospective stratégique comme outil pour naviguer dans l'incertitude, utilisant des exemples comme la perturbation réglementaire de Starlink et les changements démographiques en Afrique.

« Les changements démographiques ne sont pas que des statistiques, ce sont des signaux. Lorsque plus de la moitié de la population a moins de 18 ans, l'avenir n'est pas lointain. Il exige la pertinence, la connectivité et l'inclusion dès maintenant », a-t-il noté.

Jour 3: Mentorat ciblé et échange entre pairs

Le troisième jour a été consacré aux discussions individuelles sur les initiatives de changement et aux séances de mentorat ciblées avec CRASA, EACO et WATRA. Ces interactions ont permis aux régulateurs de recevoir des conseils spécifiques, d'identifier des opportunités de collaboration sous-régionale et d'affiner leurs stratégies de mise en œuvre.

Cette approche personnalisée a renforcé les réseaux professionnels et a fourni aux participants des outils pratiques pour surmonter les obstacles institutionnels et opérationnels.

Jour 4: Transformation numérique et chemins à suivre

La journée finale a débuté avec une session d'Ericsson sur la manière dont l'Afrique peut tirer parti des réseaux mobiles avancés, en particulier la 5G, pour améliorer diverses industries et la vie quotidienne. Les représentants ont illustré comment la 5G facilite le travail à distance, améliore l'accès aux soins de santé et optimise les systèmes de transport.

«La connectivité numérique ne concerne pas seulement l'efficacité. Il s'agit de stimuler la croissance économique, de créer des lieux de travail plus sûrs et d'améliorer les vies, en particulier lorsque les systèmes que nous renforçons contribuent de manière significative au PIB d'un pays», a déclaré Efosa Aigbe d'Ericsson.

Peter Olusoji Ogundele a souligné l'importance de la collaboration sous-régionale :

«Nous ne pouvons pas construire une infrastructure résiliente de manière isolée. La gestion du spectre, les normes et la cybersécurité ne s'arrêtent pas aux frontières. C'est pourquoi la collaboration sous-régionale est essentielle.»

Les régulateurs ont ensuite présenté leurs présentations « Chemin à suivre », décrivant des étapes concrètes et des calendriers pour faire avancer leurs initiatives de changement. La phase s'est conclue par des réflexions et un engagement collectif à poursuivre la collaboration au-delà de Gaborone.

La semaine s'est terminée par une excursion culturelle à la réserve naturelle de Mokolodi avec un bush braai, offrant aux participants une occasion de se détendre et de renforcer les liens forgés tout au long de la session de suivi.

Des réalisations tangibles et un élan pour l'avenir

La session de suivi au Botswana a produit des résultats significatifs. Chaque autorité nationale de régulation a présenté des progrès tangibles et a identifié des défis clairs dans leurs initiatives de changement. Les organisations sous-régionales de régulation ont activement soutenu l'apprentissage entre pairs et ont renforcé les synergies transfrontalières, démontrant la valeur de l'harmonisation réglementaire.

Les sessions d'invités ont injecté de nouvelles perspectives sur l'évaluation de la concurrence, l'inclusivité, la prospective et la transformation numérique, enrichissant la compréhension des participants des tendances mondiales et des meilleures pratiques. Les stratégies institutionnelles et les réseaux professionnels ont été renforcés pour une mise en œuvre à long terme.

«Ce programme est une pierre angulaire pour renforcer la force réglementaire à travers l'Afrique. En combinant l'orientation d'experts, l'apprentissage entre pairs et l'échange ouvert, il équipe les régulateurs non seulement pour élaborer des politiques, mais pour mettre en œuvre des solutions significatives qui répondent aux réalités locales et stimulent le progrès numérique inclusif», a déclaré Brian Mwansa de CRASA.

Regard vers l'avenir

Alors que les régulateurs des télécoms nationaux retournent dans leurs pays respectifs, ils emportent avec eux des plans affinés, des jalons plus clairs et un soutien sous-régional renforcé. L'engagement continu avec CRASA, EACO et l'ARTAO garantit que l'élan généré à Gaborone se poursuivra bien au-delà de la session de suivi.

Les prochaines phases d'iPRIS continueront de s'appuyer sur le modèle d'apprentissage entre pairs et de renforcer la résilience institutionnelle à travers le continent. Avec l'Afrique subsaharienne en passe d'accueillir 200 millions de nouveaux utilisateurs d'Internet mobile d'ici 2030 (GSMA, 2024), le travail de ces régulateurs devient de plus en plus crucial pour garantir que la transformation numérique profite à tous les citoyens, où qu'ils se trouvent.

La session de suivi au Botswana a démontré le pouvoir de rassembler les régulateurs africains des télécoms, les ORR et les partenaires internationaux autour d'une vision partagée. Elle renforce la mission d'iPRIS: le renforcement institutionnel, la collaboration et la transformation numérique durable à travers l'Afrique.

Comme l'a si bien dit Murphy Setshwane: «En tant que région en développement, l'Afrique a encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de politiques durables, modernisées et harmonisées et de cadres juridiques et réglementaires qui répondent aux subtilités spécifiques du continent. C'est pourquoi des rassemblements comme celui-ci sont si importants, car ils nous permettent de réfléchir, de collaborer et de nous rapprocher de ces objectifs partagés.»

 

iPRIS est coordonné et mis en œuvre par SPIDER en partenariat stratégique et technique avec l'Autorité suédoise des postes et des télécommunications (PTS) et l'Institut luxembourgeois de régulation (ILR).

Le programme est financé par l’Union européenne, la Suède et le Luxembourg, dans le cadre de l’Initiative Équipe Europe D4D pour l’économie et la société numériques en Afrique subsaharienne (Code : 001).

octobre 9, 2025
8 minutes
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